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L’heure des réseaux locaux sans fil a-t-elle enfin sonné ?

Technologie trop chère et pas assez sûre, le marché du sans-fil n’a jamais décollé. Le cabinet In-Stat prévoit néanmoins qu’il atteindra 3 milliards de dollars en 2002.

Il en est des réseaux locaux sans fil comme de la visiophonie : régulièrement, on annonce que le marché va décoller. Mais la prévision reste lettre morte. Pour ne pas faillir à la tradition, le cabinet d’analyses américain Cahners In-Stat prévoit que les réseaux locaux sans fil fondés sur la norme 802. 11b (WLAN, 10 Mbit/s) vont connaître l’essor tant attendu, passant de 624 millions de dollars en 1999 à 3 milliards de dollars en 2002 sous l’impulsion de fournisseurs tels Cisco, Nortel, 3Com, Intel, Nokia et Ericsson.A l’appui de cette analyse, In-Stat souligne que la sécurité – généralement considérée comme un point faible de la technologie sans fil – s’est considérablement améliorée et que les performances deviennent plus stables. En outre, des constructeurs de PC comme IBM ou Dell vont intégrer le 802. 11b dans leurs produits, et les fournisseurs de composants se multiplier – ils étaient, jusqu’à présent, limités à Intersil et à Lucent Microelectronics (devenu, depuis peu, Agere). Conséquence : les prix vont baisser. Ainsi, les cartes réseaux vont tomber aux Etats-Unis sous les 200 dollars, soit deux à trois fois moins qu’aujourd’hui.

Des risques d’intérférence

Enfin, dernier atout en faveur des réseaux locaux sans fil, le développement de la mobilité à l’intérieur de l’entreprise et la réponse qu’apporte le sans-fil.Rappelons que les experts découpent le monde du sans-fil en trois types de réseaux. Les réseaux personnels (PAN) utiliseront Bluetooth – par exemple, dans les foyers -, puisque la technologie offre un débit théorique de 1 Mbit/s sur une dizaine de mètres. Le réseaux locaux (WLAN) mettent en ?”uvre le 802. 11b, tandis que les réseaux étendus (WAN) s’appuieront sur le GPRS (de 40 à 120 Kbit/s), puis l’UMTS (jusqu’à 384 Kbit/s en mobilité et 2 Mbit/s en mobilité réduite).Tout serait simple si d’autres standards ne pointaient le bout de leur nez – notamment HomeRF (1,6 Mbit/s), qui vient défier Bluetooth, et même le 802. 11b, puisque le régulateur américain (FCC) vient de l’autoriser à monter à 10 Mbit/s. Le drame est que toutes ces technologies fonctionnent dans la bande des 2,4 GHz. D’où les risques d’interférence. C’est pourquoi les prochaines générations de réseaux locaux sans fil (802. 11a et Hiperlan2, normalisé par l’Institut européen Esti) vont migrer vers le 5 GHz.

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Jean-Pierre Soulès