Déconnexion ou restriction d’accès, pour lutter contre le piratage de contenus sur Internet, les tergiversations du gouvernement britannique sur ce dossier continuent.
Mais il vient, semble-t-il, d’opter pour la manière forte, à savoir la déconnexion pure et simple des pirates multirécidivistes, au moins à titre temporaire. Cette disposition de suspension d’abonnement serait utilisée « en dernier recours contre le noyau dur des pirates sur Internet », a déclaré un porte-parole du ministère du Commerce britannique, rapporte l’AFP.
Cette mesure s’inspire assez directement de celles envisagées en France par la loi Hadopi, un texte dont la seconde version est toujours en attente de vote solennel par le Parlement. En pratique, le gouvernement dirigé par Gordon Brown souhaite confier la rude tâche de débusquer et de déconnecter les pirates aux fournisseurs d’accès à Internet (FAI) pour l’heure extrêmement réticents.
Une mesure impopulaire
S’ils n’apprécient pas la perspective de devoir payer pour moitié avec les ayants droit les coûts d’identification des pirates, certains FAI vont plus loin et brandissent, comme Talk Talk, l’étendard du respect des droits fondamentaux…
Interrogé par la BBC, Andrew Heaney, responsable du FAI Talk Talk, explique qu’il ne voit pas comment le fait de simplement couper l’accès à Internet pourrait marcher. « Essayer de couper l’accès à Internet de pirates déterminés serait une mesure particulièrement futile, car il est extrêmement facile pour ces gens de masquer leur identité et de dissimuler leur activité en ligne, pour éviter d’être repérés. »
Comme en France, les opposants à une telle mesure s’interrogent également sur les méthodes employées pour identifier les adresses IP des pirates présumés. Outre-Manche, le gouvernement souhaite en finir rapidement avec ce dossier en faisant voter une loi (pour beaucoup impopulaire) sur le sujet.
Mais l’approche des élections générales qui doivent se tenir dans les prochains mois en Grande-Bretagne pourrait le contraindre à faire machine arrière. Voire à reporter comme ce fut le cas, un temps, en France, l’adoption d’un tel texte aux calendes grecques.
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