La transparence, c’est bon… pour les autres ! “Liberté, égalité, impunité ? ” Dans son dernier numéro, notre confrère The Economist, qui ne “plaisante pas” avec les vertus démocratiques, s’en prend au refus de Jacques Chirac d’être entendu par les juges. En France, on se réfugie trop souvent derrière la majesté d’un statut, d’un corps ou d’une fonction élective pour dénier la transparence à ceux qui y ont droit. Le citoyen, qui ne fait que déléguer ses pouvoirs, peut légitimement s’interroger sur l’usage des fonds secrets. Après tout, il s’agit de ses impôts. De leur côté, les salariés, qui concourent à la création de valeur de l’entreprise n’ont-t-ils pas le droit de connaître la rémunération de leurs dirigeants ? Malgré le courage de certains présidents de sociétés, on en reste aux supputations estivales du journal Marie-France, avec son Top 50 des femmes les mieux payées de France, ou à l’exégèse des rapports annuels. Quant à l’actionnaire, son seul droit se résume à verser son écot lors des introductions et des augmentations de capital. Pour le reste, silence. Face aux embardées comptables de Kalisto ou d’Himalaya, la COB reste muette. Quand comprendra-t-on que la transparence est aussi nécessaire à la démocratie et au marché que l’oxygène que nous respirons ? Sans transparence, pas de confiance. Et sans confiance, pas de réflexe citoyen ni de croissance économique. La nouvelle économie à la française, avant de se mesurer en termes de productivité ou de création d’entreprise, s’est d’abord apparenté à une poussée du marché. Pour ne pas retomber, ce surcroît de légitimité du marché veut des contre- pouvoirs forts, qu’ils se nomment Cour des comptes ou Autorité de régulation.
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