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L’exemption de royalties séduit l’embarqué

Les industriels adoptent Linux pour maximiser leurs marges de vente, mais aussi pour sa fiabilité et conserver la maîtrise de leur projet.

Selon une étude réalisée par le cabinet d’analyses américain Venture Development Corporation, 80 % des microprocesseurs fabriqués chaque année finissent dans l’embarqué. Processeur et système d’exploitation (OS) enfoui forment, en effet, une paire que l’on retrouve dans des appareils aussi variés que les gadgets électroniques, les systèmes avioniques, les équipements électroménagers, militaires, médicaux, ou encore dans l’automobile. Immense, en pleine mutation, le marché de l’embarqué est donc très convoité. Et Linux semble bien parti pour remporter une large part du gâteau. A cela, trois raisons : pas de redevances à reverser, sa fiabilité et, bien sûr, l’accès au code source, qui favorise notamment une adaptabilité et une réactivité meilleures.“Les marges sur les ventes de matériel ne cessent de chuter. Il n’est donc pas étonnant que les industriels cherchent à les récupérer en évitant de payer des royalties sur le système d’exploitation embarqué”, souligne Nicolas Souchu, responsable de l’activité embarquée chez Alcôve, SSII spécialisée dans le logiciel libre et qui affirme avoir déjà plusieurs projets d’embarqué en cours dans le domaine militaire ?” et avionique en particulier. Reste que l’argument n’est valable que lorsque les développeurs partent d’un noyau qu’ils compilent pour ne garder que les fonctions dont ils ont besoin pour leurs applications. C’est d’ailleurs l’une des forces de Linux de permettre ainsi de concevoir des OS sur mesure, occupant peu de place en mémoire, et donc plus performants.

L’accès au code source est gage de réactivité

En revanche, dès que l’on opte pour une version commercialisée, l’avantage des royalties perd de son importance. Reste celui de l’accès au code source et des performances. Une combinaison qui permet aux industriels d’être plus réactifs en modifiant rapidement leur OS sans devoir passer par des cycles de validation inhérents aux systèmes propriétaires. “C’est l’une des forces de Linux, reconnaît Nancy Nemes, responsable de la division embarqué chez Microsoft. Mais il faut savoir que le code source de Windows CE et de Talisker (nom de code de la nouvelle version de Windows CE ?” NDLR) est aussi disponible. A condition de ne pas l’utiliser à des fins commerciales. Les développeurs peuvent désormais assembler les composants dont ils ont besoin pour limiter la taille du système d’exploitation et, par là même, le coût du matériel.” Et d’ajouter : “Quant aux royalties, rien n’est vraiment gratuit. Chez nous, le service est compris dans le prix, et nous assurons la maintenance et l’évolutivité de nos systèmes. Au final, il n’est pas certain qu’embarquer du Linux plutôt que du Windows coûte moins cher.” Reste à convaincre les industriels de la fiabilité du Windows enfoui. Une caractéristique essentielle dans ce domaine, puisque, outre l’accident, la moindre panne est un facteur de coût pour le service après-vente.

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Marie Varandat