Voici un nom que certains n’auront pas oublié. Michel Bon, ancien PDG de France Télécom, est aujourd’hui rattrapé par
son passé à la tête de l’ex-opérateur public, de 1995 à 2002.Selon l’AFP, il a été condamné vendredi 25 juillet à une amende de 10 000 euros par la Cour de discipline budgétaire et financière (CDBF), une juridiction administrative liée à la Cour des comptes qui réprime les
infractions en matière de finances publiques.La CDBF lui reproche une gestion opaque du groupe de télécommunications. Michel Bon a été reconnu coupable d’infractions aux règles d’information du conseil d’administration et de l’Etat (celui-ci était alors l’actionnaire
majoritaire) lors de prises de participations dans des sociétés étrangères, notamment l’opérateur allemand Mobilcom.Michel Bon s’en sort plutôt bien. Celui qui est aussi l’ex-PDG de Carrefour et l’ex-patron de l’ANPE risquait une amende 180 000 euros, comme l’avait requis le procureur général. Toujours selon l’AFP, l’accusation de gestion
négligente ayant entraîné un préjudice grave a été écartée. La CDBF a même reconnu des circonstances atténuantes, à savoir des ‘ défaillances ‘ de gouvernance ‘ imputables à
l’Etat ‘ dans la gestion de ses participations dans des sociétés.
‘ Des risques considérables avec l’argent des contribuables ‘
La CFDB a aussi jugé que les administrateurs de France Télécom avaient ‘ toujours adopté les délibérations qui leur étaient soumises, sans s’y opposer ‘. Michel Bon a deux mois pour
faire appel de cette amende devant le Conseil d’Etat.En 2002, il laissait à son successeur, Thierry Breton, une entreprise en piteux état : une perte nette de 20 milliards d’euros, une dette de 68 milliards, alors la plus élevée au monde, et une image dépréciée par des
aventures industrielles ratées (Mobilcom, NTL).Au mois de juillet 2003, un rapport parlementaire de la commission d’enquête sur la gestion des entreprises
publiques fustigeait la ‘ désastreuse gestion ‘ de Michel Bon.On pouvait y lire que ce dernier était jugé personnellement responsable d’avoir ‘ mené France Télécom à un endettement gravissime ‘ en prenant notamment des
‘ risques considérables avec l’argent des contribuables… afin de mener une croissance externe ambitieuse et désordonnée ‘. Le rapport critiquait également le manque d’information de l’Etat
actionnaire, parlant ‘ d’information sélective, au mieux incomplète, au pire inexistante et dans la plupart des cas tardive et partielle ‘.
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