Verra-t-on un jour, en France, des personnes condamnées par la justice à présenter des excuses en vidéo sur YouTube ou Dailymotion ? C’est peu probable, même si on ne s’étonne plus vraiment de rien. Outre-Atlantique, la chose est déjà monnaie courante depuis un moment.
Comme le rapporte l’Orlando Sentinel, l’ancien gouverneur de Floride, Charlie Crist, a accepté de présenter ses excuses le 12 avril en 1 minute 37 secondes sur la plate-forme de partage de vidéos, pour mettre fin à une plainte de David Byrne, le dandy ex-chanteur des mythiques Talking Heads. Il lui était reproché d’avoir utilisé la chanson Road to nowhere sans permission lors d’une campagne électorale.
Charlie Crist, selon le journal américain, qui pensait que la question des droits avait été réglée par son agence de communication, s’est dit ravi de l’accord trouvé avec David Byrne, qu’il trouve par ailleurs charmant. On le comprend. Le chanteur lui réclamait jusqu’à un million de dollars de dédommagements. On imagine que le calcul a sans doute été vite fait, entre trouver une telle somme et s’infliger cette séquence de contrition en ligne.
Dans la vidéo, Charlie Crist promet, s’il devait mener une nouvelle campagne, de faire plus attention aux droits d’auteur. Situation cocasse, selon l’Orlando Sentinel, son adversaire victorieux Marco Rubio, a aussi utilisé une chanson sans en avoir les droits dans une vidéo où il attaquait son adversaire. Il s’agissait de Take the money and run (tout un programme), de Steve Miller.
Dans un communiqué, David Byrne dit avoir voulu lutter contre cette pratique devenue trop courante dans les campagnes électorales. Et regrette que d’autres artistes n’aient pas le courage de rappeler aux politiciens qu’ils ont les mêmes devoirs que les autres.
A noter que ce n’est pas une première. Une certaine Cassidy Harris avait été contrainte de faire de même en 2009, comme le signale le site Good. N’ayant pas les 10 000 dollars à verser à un policier qu’elle avait injustement accusé de comportement abusif, elle avait dû en passer par la case YouTube. Idem en 2008 pour deux jeunes hommes de Floride (décidément), qui avaient envoyé du soda à la figure d’une victime.
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