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L’ex-Deloitte Consulting fait le pari de l’indépendance

La nouvelle structure INEUMconsulting (ex-Deloitte Consulting France) fait entrer le fonds d’investissement 3i dans son capital plutôt que de céder aux offres de rachat d’intégrateurs informatiques.

Le temps était compté. Conformément à la loi sur la sécurité financière votée en juillet de cette année, les cabinets d’audit ne pourront plus exercer en France d’activité de conseil auprès de leurs clients.
‘ L’obligation d’un double commissariat aux comptes pour toute entreprise cotée en France nous barrait l’accès à près de la moitié des sociétés du CAC 40, auditées par Deloitte ‘,
explique Didier Taupin, président du directoire d’INEUMconsulting.

Le choix d’un investisseur financier

Aussi les 29 associés de l’ex-Deloitte Consulting ont-ils pris la décision, dès le mois de mars 2003, de voler de leurs propres ailes, emmenant avec eux près de 500 collaborateurs (dont 430 consultants), et un chiffre
d’affaires de 85 millions d’euros. La société reprend à son actif les métiers de conseil en stratégie opérationnelle, en organisation et en système d’information. Le conseil en gestion de risques et fusions-acquisitions
reste, quant à lui, dans le giron de Deloitte France.La question d’un montage capitalistique appropriée à l’opération sest alors posée. ‘ Nous avons très vite écarté l’option de rejoindre un groupe industriel. Nous nous sommes mis en quête d’un
partenaire financier, que nous avons trouvé en la personne de 3i ‘
, précise Didier Taupin. Pourtant, de ‘ grands intégrateurs internationaux, dépourvus de compétences en conseil, s’étaient
montrés intéressés ‘
, indique de façon évasive le président d’INEUMconsulting.3i entre donc pour quelques années à hauteur de 40 % du capital de la société, sans date butoir fixée pour sa sortie. Deloitte, qui détient désormais 17,5 % des parts de la nouvelle structure, reprendra sa mise au plus tard
dans cinq ans. Le cabinet assure à INEUM l’accès à ses bases de connaissance, moyennant un forfait annuel. Le reste du capital est aux mains des associés, tous actionnaires de la nouvelle entité.

Le pari de l’indépendance

‘ Dans bien des cas, nous intervenons très en amont des intégrateurs conseil comme Accenture, CGE&Y ou IBM. Or, nos clients nous ont clairement indiqué leur volonté de continuer à disposer d’un conseil
clairement indépendant des prestations d’intégration ‘
, précise Christian Chattey, directeur général d’INEUMconsulting. L’entreprise se targue en fait d’entrer chez ses clients par le haut, à
savoir des missions de stratégie et de réorganisation. Et de descendre ensuite, si besoin est, vers des projets de définition d’architecture informatique ou d’assistance à maîtrise d’ouvrage. Seule une soixantaine de consultants
et d’ingénieurs participe ainsi à des projets d’intégration, autour de progiciels SAP par exemple.À terme, l’enjeu pour cette nouvelle structure est de voir si son positionnement se révélera payant pour ses actionnaires, 3i compris. ‘ Si cela n’était pas le cas au cours des prochaines années,
nous nous rapprocherions alors des sociétés de conseil en technologie ‘
, glisse Didier Taupin. Pour l’heure, les perspectives de croissance d’INEUMconsulting sont modestes, de l’ordre de 6 % de
chiffre d’affaires l’an prochain, puis de 10 % environ à partir de 2005.

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Laurent Campagnolle