“Comme tous les opérateurs, nous sommes affectés par la crise actuelle des télécoms, mais il y a toujours de grandes opportunités en Europe. Nous continuerons à investir ce secteur pour rendre notre infrastructure plus attrayante”, précise Kevin O’Hara, président et directeur des opérations de Level 3, de passage à Londres. Il ajoute : “Notre réseau ne couvrait pas suffisamment le Vieux Continent, ce qui nous empêchait de répondre à certains appels d’offres. Nous étendrons les ramifications de notre réseau non pas en creusant des tranchées dans les rues, mais en achetant des longueurs d’onde à des opérateurs qui ont déjà des capacités existantes en fibre optique pour relier huit nouvelles villes.”Madrid, Milan, Genève, Zurich, Stockholm et trois villes allemandes, s’ajoutant aux neuf villes déjà desservies (dont Paris et Londres), seront ainsi desservies cette année. A fortiori, aucun réseau métropolitain ne sera construit dans ces huit villes. Aucun des contrats n’avait encore été rendu public avec des opérateurs tiers, en décembre 2001.
Plan social en France
Ce recours à des capacités télécoms tierce partie constitue un revirement pour Level 3, qui avait pour habitude de construire lui-même ses réseaux d’infrastructure en fibre optique. Cette décision est une conséquence directe du programme global de réduction des dépenses annoncé en juin 2001. Ce plan est dicté par la révision à la baisse des prévisions de chiffre d’affaires de l’opérateur à l’échelon mondial sur un marché en récession.En Europe, il dégraisse de manière drastique ses effectifs. “Nos structures de coût n’étaient plus adaptées à la situation du marché européen”, commente Kevin O’Hara. A priori, entre un tiers et un quart du personnel seulement est conservé en Europe. La filiale française est directement affectée. Un plan social est en cours, ses effectifs devant être réduits de plus de la moitié, passant de 80 à moins de 40 salariés. Enfin, en Europe comme ailleurs, Level 3 se recentre sur 300 de ses 2 700 clients. “Le chiffre d’affaires est réalisé avec une petite minorité de nos clients actuels, en France comme ailleurs. Les autres clients seront pris en charge par des partenaires opérateurs qui utiliseront la bande passante Level 3, avec les mêmes engagements”, commente Denis Le Brizault, président de la filiale française. Soucieux d’étoffer ses services en Europe, l’opérateur introduira, en 2002, ONTAP, un système informatique qui permet aux entreprises d’activer à distance (par logiciel) des liaisons à hauts débits sur son réseau.
Cessions d’activités
Des cessions d’activités sont envisagées par l’opérateur américain, qui avait encore des liquidités de 2,5 milliards de dollars (2,77 milliards d’euros) début décembre. Certaines concernent des actifs non stratégiques, telles les mines américaines héritées de son activité historique ; ou des activités télécoms, tels Commonwealth Telephone et RCN.Avec ces économies et ces cessions, Level 3 disposera de sommes suffisantes pour procéder à d’éventuelles acquisitions “si elles ne compromettent pas notre trésorerie”, conclut Kevin O’Hara.
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