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L’éveil progressif de la gestion des achats de prestations

Peoplesoft et Ariba veulent catalyser la commande de prestations intellectuelles en ligne. Mais l’engagement de prestataires est rarement considéré comme un achat.

Avec les pionniers de l’achat en ligne (e-procurement) et le développement des premières places de marché, l’accent avait d’abord été mis sur les achats hors production, les fameux MRO ?” Maintenance, Repair and Operations. Ont suivi les “gommes et crayons”, puis les achats stratégiques de production. Aujourd’hui, c’est un troisième type d’achat qui semble préoccuper les éditeurs de progiciels : celui des prestations intellectuelles. En rachetant en mai dernier SkillsVillage, un éditeur spécialisé dans ce domaine, Peoplesoft avait attiré l’attention. En France, Directskills développe des outils exclusivement destinés à cette problématique. Récemment, c’est Ariba qui a montré son intérêt pour le sujet en annonçant son produit Ariba Workforce, réalisé en partenariat avec un autre spécialiste : Cascadeworks.L’apparition de telles solutions spécialisées s’explique par les caractéristiques de l’achat de prestations intellectuelles, et donc l’inadéquation des outils de gestion des achats traditionnels. “On n’achète pas ces prestations sur un catalogue. Il est nécessaire d’avoir un descriptif précis du savoir-faire du prestataire et des éléments d’information pour savoir avec qui on souhaite travailler. Par ailleurs, il n’y a pas d’approvisionnement : chaque achat est unique”, souligne François Chauvin, président de Directskills. Bordé par des contraintes spécifiques ?” législation du travail, disponibilité des prestataires ?”, le processus d’achat nécessite en outre des étapes particulières, comme des entretiens ou des évaluations.

Pallier l’absence de vision globale de l’entreprise

Cependant, la principale caractéristique de l’achat de prestations est qu’il est encore trop peu souvent considéré comme un achat à part entière. Relevant ainsi rarement de la direction des achats, il est directement du ressort des directions prescriptrices. Du coup, l’entreprise dispose difficilement d’une vision globale de sa base de fournisseurs ou d’informations consolidées lui permettant de trier ou de négocier ?” tarifs pratiqués, qualité des réponses aux appels d’offres ou des prestations effectuées. Elle n’a donc pas les moyens de bien jouer son rôle de donneur d’ordres. Ce que de tels progiciels visent justement à lui donner. Mais encore faut-il d’abord surmonter les problèmes organisationnels et politiques qu’engendre inévitablement une révision du rôle de la direction des achats.

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Jean-Baptiste Dupin