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Levée de fonds record pour Esmertec

La société helvetique Esmertec signe la plus grosse levée de fonds européenne de l’année. Le spécialiste de logiciels pour la téléphonie mobile a même dû refuser des investisseurs.

La nouvelle promet de redonner chaud au c?”ur des entrepreneurs. Oui, il est possible de lever des fonds ! Esmertec vient d’obtenir 23,5 millions d’euros. Les investisseurs ont sursouscrit son troisième tour de table à
hauteur de 30 %. La jeune société helvétique, qui signe ici la plus grosse opération de l’année, a même dû faire un choix parmi ses prétendants. Elle a obtenu la confiance de ses investisseurs historiques, Sofinnova Partners, Early Birds et
Partners Group auxquels se sont joints BV Group, Quilvest, Rothschild Gestion, Invision et Crédit Lyonnais Private Equity.Les investisseurs ne se sont pas contentés ?” comme bien souvent ?” de soutenir une société de leur portefeuille. Ils lui ont donné le moyen de pousuivre son développement. Il y a un peu plus d’un an Esmertec
obtenait déjà 10 millions d’euros, après un premier tour de table de 6 millions en 2001.Jean Schmitt, associé de Sofinnova Partners assure : ‘ Il est faux de dire que les investisseurs demandent à toutes les sociétés de leur portefeuille de réduire leurs dépenses (cash burn). Dans le cas
d’Esmertec, les fonds n’ont pas été “brulés” mais utilisés. En un an, Esmertec a eu une croissance de 450 %
[le chiffre d’affaire de la société devrait être de 22 millions d’euros cette année, NDLR]. Ce
type de développement rapide se paie.
‘ Quelle est donc cet Ovni pour lequel les investisseurs ont dépensé près de 40 millions d’euros en moins de 4 ans ?

Se positionner sur un marché de masse

Esmertec se positionne sur un marché porteur : la conception et l’édition de machines Java virtuelles destinées aux systèmes embarqués et permettant d’exécuter des logiciels Java. Une technologie qui s’adresse directement au marché
de la téléphonie mobile et qui permet aux équipementiers de développer des applications business, des utilitaires ou encore des jeux.’ En 2003, nous avons choisi de nous positionner sur un marché de masse sur lequel nous pouvions produire plusieurs millions d’unités [son carnet de commandes pour les mois à venir est de
120 millions d’unités, NDLR] ‘, explique Alain Blancquart, PDG d’Esmertec. La jeune société helvétique compte d’ores et déjà 25 clients sur le marché des téléphones mobiles, pour lequel elle devrait équiper de sa technologie,
dès la fin du premier trimestre 2004, une trentaine d’appareils.Alain Blancquart entend également pénétrer d’autres marchés technologiques en devenir comme la télévision interactive ou la tant espérée domotique. ‘ Nous nous sommes positionnés sur un marché profitable, grâce
auquel Esmertec est rentable depuis le troisième trimestre 2003
‘, poursuit Jean Schmitt.

Un premier dirigeant débarqué

Chiffre d’affaires, rentabilité, technologie… Esmertec a de quoi séduire les investisseurs, d’autant que ce sont eux qui ont choisi le management de la jeune société. Lorsque les anciens dirigeants sont venus voir les
capital-risqueurs en 2002, ceux-ci ont exigé, quitte à sortir de leur rôle de financiers, qu’Alain Blanquart prenne la direction de l’entreprise.Jean Schmitt s’explique : ‘ Lorsque Esmertec est venu nous voir, la personne qui tenait les fonctions de PDG ne faisait que son devoir. Elle n’avait ni les compétences, ni l’envie de tenir ce poste. Nous
recherchions un manageur qui tiennent de ce que les américains appellent un rain maker
[faiseur de pluie, NDLR]. Nous sommes présents au conseil d’administration d’Esmertec, et c’est donc notre rôle de nous assurer que le PDG
d’une société est le bon. ‘
Pour la jeune société, avoir un ‘ des hommes des investisseurs ‘ à sa tête a des avantages. Financiers et entrepreneurs regardent dans la même direction. Les décisions se prennent donc
vite. Voire très vite. En février, il a fallu moins de 10 jours pour que le conseil d’administration valide l’acquisition d’Insignia, une société concurrente d’Esmertec.Il n’en faudra peut être guère plus pour les futures acquisitions de la société que devrait financer la levée de fonds. Esmertec entend bien garder une longueur d’avance en privilégiant la croissance externe en particulier en Asie,
terre dexcellence pour la téléphonie mobile.

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Hélène Puel