Sur un coup de tête, Elon Musk pourrait-il décider de fermer le robinet de Starlink en Ukraine ? Après les bombardements de l’envahisseur russe, les communications par satellite du numéro 1 américain du secteur sont devenues absolument vitales pour les habitants mais aussi (et surtout) pour l’armée du pays. Mais le bras droit de Donald Trump à la Maison Blanche fait souffler le chaud et le froid sur le maintien de Starlink en Ukraine, au gré des positions changeantes et chaotiques de la Maison Blanche sur le conflit.
Une solution de repli pour l’Ukraine
Les tensions entre les États-Unis et l’Europe sont extrêmement vives, les Européens craignant que Starlink serve de levier de négociation dans la guerre commerciale qui s’annonce entre les deux blocs. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Italie pourrait finalement s’opposer à un gros projet avec la filiale de SpaceX.
Que l’Europe et l’Ukraine veuillent couper les ponts avec Starlink est une chose, mais le faire concrètement en est une autre, autrement plus compliquée. Car l’entreprise américaine possède une constellation à nul autre pareil, avec plus de 7 000 satellites en orbite et une technologie éprouvée parfaitement fonctionnelle et efficace. Il y a 40 000 terminaux Starlink installés sur le territoire ukrainien.
Eutelsat, via sa constellation OneWeb de 630 satellites, pourrait être un possible candidat. L’entreprise franco-britannique serait d’ailleurs en discussion avec l’Italie pour remplacer Starlink, ou peut-être pas — ce n’est pas très clair. Quoi qu’il en soit, l’action du groupe a connu une croissance exponentielle ces derniers jours. Et si l’UE veut vraiment remplacer Starlink au pied levé, il faudra probablement mettre en place une coalition de fournisseurs.
Eva Berneke, la directrice générale d’Eutelsat, a confirmé il y a quelques jours être en contact avec l’UE et les gouvernements des États membres pour étendre son service de connexion à internet en Ukraine. Trois autres entreprises seraient dans la boucle, selon le Financial Times : l’anglais Inmarsat, le luxembourgeois SES et l’espagnol Hisdesat. Le patron de ce dernier, Miguel Ángel García Primo, a effectivement indiqué être en discussions avec plusieurs dirigeants européens.
Reste qu’il ne sera pas facile de prendre la place de Starlink en Ukraine. Il faudra un gros effort concerté et probablement un chèque de Bruxelles pour installer les terminaux sur place et faire en sorte que les satellites soient parés pour répondre aux besoins de la population et de l’armée. Le tout au plus vite.
Sur le plus long terme, l’UE mise sur sa constellation Iris², qui ne sera allumée qu’à l’horizon 2030. D’ici là, qui sait comment aura évolué la situation géopolitique.
Lire Iris² : la constellation européenne de satellites enfin en phase de décollage
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