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L’Europe veut des voitures qui se parlent entre elles

Bruxelles vient de libérer des fréquences indispensables à la mise en place d’un réseau de communication entre véhicules. L’objectif est notamment de réduire le nombre d’accidents.

Une voiture fonce dans la nuit. Au détour d’un virage, son conducteur n’a pas le temps de voir le véhicule immobilisé en travers de la chaussée… C’est l’accident. Derrière, d’autres voitures
viennent s’encastrer dans les premiers. Le carambolage est inévitable. Ce scénario catastrophe aurait pu être évité si le conducteur avait été alerté à temps de la présence d’un obstacle quelques centaines de mètres devant lui.
Comment ? Grâce à un système de communication sans fil entre véhicules.L’industrie automobile planche sur le sujet depuis plusieurs années. Elle a reçu hier, mardi 5 août 2008, un coup de pouce de la part de la Commission européenne qui a réservé à ces applications une bande de fréquence unique
sur l’ensemble du territoire européen (5,85 à 5,92 GHz).‘ C’est une décision très importante, insiste Jacques Ehrlich, directeur du
Livic (Laboratoire sur les interactions véhicules-infrastructure-conducteurs). Car elle ouvre la porte au déploiement d’un standard de communication entre véhicules et avec les
équipements de bord de route. ‘
La technologie Wave (Wireless Access for the Vehicular Environment) est une sorte de Wi-Fi mobile offrant une portée de l’ordre d’un kilomètre et un débit théorique
de plusieurs Mbit/s. Elle est en cours de ratification au sein de l’IEEE sous la référence 802.11p.

Des panneaux équipés d’émetteurs-récepteurs

Les projets s’appuyant sur ces dispositifs de communication embarqués dans les voitures sont très nombreux. Un véhicule repérant une zone glissante sur la chaussée pourrait ainsi alerter les autres automobilistes circulant dans
les environs. La présence d’un embouteillage pourrait être signalée de la même manière. ‘ Chaque voiture équipée devient un capteur d’informations qui transmet sa localisation et sa vitesse à un centre de gestion de
trafic qui peut informer le réseau routier ‘,
explique le chercheur du Livic. De quoi améliorer considérablement les dispositifs actuels d’info trafic très limités géographiquement. Dans ce cas précis, des équipements de bord
de route pourraient servir de relais de communication avec le centre de gestion.‘ On peut aussi imaginer des panneaux communicants qui délivreront à la volée aux véhicules des informations sur la limitation de vitesse, les conditions de circulation, la présence de travaux, une visibilité
réduite… ‘,
précise Jacques Ehrlich. Les coûts de maintenance risquent toutefois de limiter le déploiement de ces dispositifs. Dans un premier temps, les industriels pourraient équiper les nombreux panneaux d’affichage
électronique disséminés le long des autoroutes.Pour Jacques Ehrlich, les premières applications pourraient voir le jour d’ici à cinq ans. La Commission européenne est très impliquée dans le renforcement de la sécurité routière. Elle a mis en place en 2006
un programme de recherche ‘ véhicule intelligent ‘ dont la première application concrète est
le dispositif eCall, un système d’appel d’urgence basé sur le numéro 112 valable dans toute l’Europe.

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Stéphane Long