Plus de 7 milliards d’euros, c’est le montant des programmes de recherche IST (Information Society Technologies ?” financés à 50 % par l’Union européenne), la composante du
6e PCRD (Programme-cadre de recherche et développement européen pour la période 2002-2006) dédiée aux technologies de l’information. Cette dernière regroupe des thématiques apparemment hétéroclites, comme la
nanoélectronique, les microsystèmes, les réseaux sans fil, Internet large bande, des technologies de capteurs ou encore des méthodes de calcul distribué.Ces recherches ont pourtant un point commun : elles concourent toutes au développement d’une vision à long terme appelée en Europe ‘ intelligence ambiante ‘ et parfois dénommée
outre-Atlantique ‘ calcul ubiquitaire ‘ ou ‘ ordinateur évanescent ‘. ‘ L’intelligence ambiante offre une opportunité claire pour
l’industrie européenne de renforcer sa position dans des domaines comme les communications mobiles, l’électronique grand public, les logiciels enfouis ou la microélectronique ‘, s’enthousiasme Erkki Liikanen,
responsable de la société de l’information à la Commission européenne.De fait, de grands industriels comme Philips, France Télécom, Ericsson ou Thomson travaillent activement sur ce concept et développent déjà des démonstrateurs technologiques. Ainsi le projet
Ambience, coordonné par Philips, exploite-t-il ces nouveaux modes d’interaction avec les machines dans le cadre d’applications multimédias dans la
maison.
Des objets qui surveillent et qui prennent l’initiative
‘ Lorsque la convergence entre les technologies de calcul distribué, de réseaux de communication ubiquitaires et d’interfaces multimodales intuitives [exploitant des modes de communication avec les
machines plus naturels que la souris et les menus déroulants actuels, NDLR] sera achevée, les êtres humains seront entourés d’interfaces intelligentes supportées par des technologies de réseau et de traitement des données enfouies
dans les objets du quotidien comme le mobilier, les vêtements, les véhicules, les routes ou même les matériaux intelligents, peut-on lire dans le rapport de l’Istag (IST Advisory Group) publié en septembre dernier. L’intelligence
ambiante devra être attentive aux caractéristiques spécifiques de chacun, s’adapter aux besoins des utilisateurs, être capable de répondre intelligemment à des indications parlées ou gestuelles, et même d’engager un dialogue. Elle
devra être non intrusive et le plus souvent invisible. Enfin, elle ne devra pas impliquer une longue période d’apprentissage et devra pouvoir être utilisée par les gens ordinaires. ‘Contrairement aux développements outre-Atlantique, principalement financés par des organismes militaires, l’intelligence ambiante à l’européenne est très orientée vers le grand public. Ainsi, l’Istag envisage pour
les années 2010 des applications dans les domaines de la communication, des transports, des relations avec l’Administration, de la santé, de la sécurité civile ou encore de la maison connectée.En entreprise, l’intelligence ambiante devrait également avoir un impact favorable sur la productivité, notamment dans le domaine de la logistique, comme le montre le bouleversement provoqué par l’utilisation des modules
GPS (dans le cas du suivi de flottes de véhicules) ou des puces RFID (pour le suivi des palettes) reliés à des réseaux de communication.Si les technologies sont déjà en partie disponibles, les membres de l’Istag insistent sur la nécessité d’une standardisation des briques de l’intelligence ambiante. Autre zone d’ombre : sur quel modèle
économique seront basés ces nouveaux services ‘ invisibles ‘, éclatés dans l’environnement et dépendants de différents réseaux imbriqués les uns aux autres ?
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