Vous connaissez peut-être Eagle, le module qui s’est posé sur la lune le 16 juillet 1969. Vous allez sûrement bientôt aussi connaître Eagle-1. Ce gros bébé de 300 kilogrammes est le futur satellite de communications sécurisées que l’Agence Spatiale Européenne (ESA) devrait lancer en 2024 au profit de 20 nations européennes. Signé en septembre dernier à Paris lors du Congrès Astronautique International, le contrat concerne un satellite à la fois ordinaire dans sa mission et nouveau dans le moyen qu’il emploie pour la mener à bien. Il s’agit d’un satellite de communications chiffrées par le biais de distribution de clés quantiques.
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Loin d’être un projet final, Eagle-1 est en fait un test grandeur nature qui va durer trois ans. Placé en orbite basse, ce petit satellite financé par Horizon Europe, le fond de rechercher et d’innovation de l’UE, a comme mission de poser les bases d’un réseau de communication chiffré, inviolable et souverain. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce n’est pas trop tôt : cela fait maintenant six ans que la Chine a lancé son propre satellite et son propre programme de chiffrement quantique. Ici, la méthode choisie est la distribution de clés quantiques, un mécanisme qui permet de détecter en temps réel si une communication est compromise. Permettant d’éviter les oreilles trop grandes de nos adversaires… comme celle de nos alliés, les USA étant l’un des premiers « espions » des pays Européens.
Une fois n’est pas coutume, ce projet Européen n’a pas de brique française (annoncée) à son bord. Le centre de pilotage optique terrestre sera basé en Allemagne et développé par une équipe néerlandaise. La plateforme (le satellite) est conçue par une entreprise italienne et des contributions de l’Autriche, de la Belgique, de la République Tchèque ainsi que de nos voisins suisses seront aussi de la partie. Le lancement d’Eagle-1 est dans la continuité du projet SAGA (Security And cryptoGrAphic mission) qui a permis à l’Europe de développer la partie purement cryptographique quantique.
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Avec l’avènement prochain de l’ordinateur quantique, les protections, quantiques ou non, de sa puissance sont de plus en plus cruciales. D’un côté, les scientifiques développent des algorithmes de chiffrement pour entraver les ordinateurs quantiques en les emmenant sur des terrains où ils ne brillent pas. De l’autre, des propriétés quantiques peuvent aussi être utilisées pour devenir un bouclier face à la puissance factorielle de l’ordinateur quantique.
Si la Chine est identifiée comme un acteur majeur dans le cadre du quantique, autant en matière de puissance brute que de constitution d’un réseau d’état de communications sécurisées (combinaison terrestre et spatial), son niveau d’avancement réel est assez opaque. Alors que les occidentaux avancent par le biais d’entreprises privées et de rechercher universitaire publique
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Source : Space.com