Dans le cadre de son sixième programme-cadre de recherche, Bruxelles s’apprête à consacrer un milliard d’euros à plusieurs centaines de projets dédiés à la recherche des technologies de l’information et de la communication (TIC). C’est
la conséquence d’un ‘ appel de propositions ‘ qui a reçu en retour près de 1300 dossiers de candidatures.462 propositions remplissaient les critères de qualité définis par l’Union européenne (UE) mais, faute de fonds suffisants, seuls 276 d’entre eux ont pu être retenus dans la sélection finale. Ces projets visent à réaliser
‘ des percées industrielles et sociétales dans des domaines qui revêtent une importance stratégique pour l’Europe ‘, souligne la Commission européenne dans un communiqué. Une grande partie de ces
projets seront donc consacrés aux communications mobiles, au développement du haut-débit, à la microélectronique et à la nanoélectronique.
Un retard alarmant
Sur l’ensemble des fonds débloqués, 162 millions d’euros iront vers des projets initiés par les PME (petites et moyennes entreprises), et 70 millions seront attribués aux organismes de recherche des Etats membres. Mais la
faible proportion de dossiers qui seront financés, au regard de l’ensemble des candidatures déposées, met en lumière les déficiences européennes quand il s’agit d’accompagner le développement de technologies d’avenir.‘ Les investissements en faveur des technologies de l’information et des communications sont ceux qui ont le plus de chances de promouvoir la croissance et l’emploi (…) Mais ils restent nettement
insuffisants en raison du manque de ressources tant au niveau de l’UE qu’à l’échelon national ‘. Ces propos, quelque peu désarmants, sont signés Viviane Reding. Ils résonnent comme un énième cri d’alarme de la part de la
commissaire européenne responsable de la société de l’information et des médias.Cependant, si Bruxelles est conscient du retard qui s’accumule dans le domaine de la recherche, sans la collaboration active des Etats membres, son impuissance est patente. Selon des chiffres datant de 2002, l’Union européenne (qui ne
comptait alors que 15 pays) ne consacrait que 80 euros par habitant à la R&D dans les TIC, contre 350 euros pour les Etats-Unis et 400 euros pour le Japon. Des données comparables (et réactualisées à l’échelle des
25 membres) seront disponibles d’ici à la fin 2005. Mais il est à craindre que ces écarts de financement, déjà importants, ne continuent de se creuser.Dans ses perspectives budgétaires pour la période 2007-2013, la Commission de Bruxelles a prévu une augmentation de 80 % des dépenses de recherche annuelles en faveur des TIC. Un élément essentiel dans l’initiative stratégique
‘ i2010 ‘, adoptée le 1er juin dernier. Mais l’on sait que ce sujet est l’une des priorités du Premier ministre britannique Tony Blair, président pour les cinq prochains mois
de lUnion européenne.
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