Pierre Lamond, de Sequoia Capital, le fond de capital-risque qui a financé Cisco et Yahoo!, se plaisait à dire qu’il n’investissait pas dans des sociétés situées à plus d’une heure d’avion de San Francisco. Cette politique du ” chacun chez soi “, véritable norme chez les spécialistes du capital-risque, est aujourd’hui battue en brèche par une nouvelle vague d’investisseurs décidés à sortir de leurs habitudes locales pour susciter, détecter, financer et accompagner les sociétés de demain. CMGI et Benchmark Capital, deux nouveaux fonds d’investissement créés il y a cinq ans avec la vague Internet, sont les pionniers de cette nouvelle génération. Ils fonctionnent comme de véritables ” nébuleuses “, réseaux organisés destinés à générer et proposer toutes sortes de ressources pour leurs start up, alors que l’ancienne méthode consistait simplement à investir de l’argent dans une entreprise, veiller à son développement, puis chercher une ” sortie ” par la vente ou l’introduction en Bourse.
CMGI et Benchmark viennent d’annoncer leur intention de s’intéresser aux start up européennes et ont chacun installé un bureau à Londres. CMGI a constitué un réseau d’une cinquantaine de sociétés Internet. On y trouve AltaVista, TribalVoice, GeoCities (revendu à Yahoo!), Lycos. Chez Benchmark Capital, qui a financé E-Bay, Juniper, WebVan, Red Hat ou encore Ariba, le fonds de 500 millions de dollars (3,4 MdF) sera sous la responsabilité de Eric Archambeau, un Français travaillant auparavant chez Atlas Venture à Palo Alto. “L’Europe est un réservoir d’entrepreneurs et de projets, explique-t-il. Notre idée est de prendre les projets et les équipes dès le tout début et de les accompagner en leur apportant le support du réseau que nous avons développé aux Etats-Unis.
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