« Nous avons pris une décision (sur d’éventuels droits de douane), nous l’annoncerons très bientôt et ce sera 25 % de manière générale, et ce sera sur les voitures et tout le reste » : mercredi 26 février, Donald Trump est venu doucher les espoirs de Bruxelles d’échapper aux droits de douane, lors de la première réunion de son cabinet à la Maison-Blanche. Depuis son retour au bureau ovale, le milliardaire a brandi, à plusieurs reprises, la menace de droits de douane supplémentaires dans différents secteurs comme les voitures, les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques, mais aussi pour différents pays. L’Union européenne n’y a pas échappé.
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Le 18 février dernier, Donald Trump avait évoqué des droits de douane pour l’Europe, ajoutant qu’il se donnait jusqu’au 2 avril pour se décider. Le commissaire européen au Commerce, Maroš Šefčovič, avait alors rencontré l’administration américaine. À l’issue de ce rendez-vous, le commissaire en était sorti confiant, expliquant que Washington était prête à « travailler sur les voitures sur la manière d’abaisser les droits de douane, voire de les éliminer », rapporte Contexte, ce jeudi 27 février. Emmanuel Macron avait aussi fait le déplacement lundi dernier pour plaider la cause européenne à Washington. C’est visiblement raté. Le président américain a annoncé devant des médias américains comme SkyNews que les produits européens importés dans le pays seront taxés de droits de douane de « 25 % de manière générale, et ce sera sur les voitures et tout le reste ». « Nous l’annoncerons très bientôt », a-t-il ajouté.
L’Europe n’achète pas assez de « voitures ou de produits agricoles » américains
D’après le président américain, la raison est simple : « l’Europe a été conçue pour nous entuber ». Depuis le début du mois, l’administration Trump, via un mémorandum et une lettre adressée à la Commission européenne, a menacé de tarifs douaniers tout pays qui oserait taxer les géants du numérique américains comme Google, Apple, Microsoft, Netflix… Ces taxes sont désormais vues comme « des violations de la souveraineté des États-Unis », susceptibles de représailles. Sont visées les taxes mais aussi les législations du numérique de l’Union européenne comme le DSA et le DMA.
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Mais cette fois, le président américain estime que l’Union européenne n’achète pas assez de « voitures ou de produits agricoles » américains, pendant que le Vieux continent inonderait le Nouveau de ses produits. Le locataire de la Maison-Blanche brandit à l’envi le chiffre du déficit commercial des États-Unis vis-à-vis de l’Europe de 300 milliards de dollars, pendant que l’Europe évoque plutôt le chiffre de 150 milliards de dollars sur les biens – côté services notamment numériques, le pays est plus qu’excédentaire.
Quelques semaines plus tôt, la présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avaient avancé l’idée d’acheter plus de GNL et d’armes aux entreprises américaines, pour apaiser les tensions avec Donald Trump.
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Bruxelles réagira fermement et immédiatement à toute taxe douanière
Dans un communiqué publié mercredi dans la soirée, la Commission européenne a réagi en rappelant que « l’Union européenne était le plus grand marché de libre-échange au monde. Et elle a été une aubaine pour les États-Unis ». L’exécutif européen a répété qu’il réagira fermement et immédiatement à de nouvelles taxes douanières. Une possibilité balayée par Donald Trump, qui estime que les pays européens ne prendront pas de mesures de représailles. De son côté, un porte-parole de la Commission, cité par le Guardian, a rappelé que Bruxelles « protégera les entreprises, les travailleurs et les consommateurs européens contre les droits de douane injustifiés ».
Reste qu’il pourrait s’agir d’une tactique visant à faire monter la pression : pendant son premier mandat, Donald Trump avait agité à plusieurs reprises la menace de droits de douane, avant de rétrograder. Problème : pour ce second mandat qui n’a commencé qu’il y a un mois et une semaine, les saillies du président se sont multipliées. Et nul ne sait si elles se transformeront réellement en acte.
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