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L’Etat français déclare la guerre en ligne à la contrefaçon

Une campagne de sensibilisation vient d’être lancée par le Gouvernement. Elle entend lutter contre le phénomène, en plein boom avec les achats de biens contrefaits sur le Net.

30 000 emplois. C’est ce qui pourrait être sauvé en France, selon le Gouvernement, si la contrefaçon n’existait pas. L’achat de produits contrefaits représenterait 10 % du commerce mondial, soit 6 milliards d’euros
rien que pour la France, nuisant du même coup à sa capacité d’innovation. Une situation qui pousse le ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie à lancer une grande campagne destinée à sensibiliser et à responsabiliser les
consommateurs.Signée d’un slogan peu incisif, la campagne ‘ Contrefaçon, non merci ‘ sera surtout relayée par la télévision sous la forme de petits films pédagogiques et, fait nouveau, par Internet. Le message est diffusé
par le biais de bannières publicitaires judicieusement placées (sites d’e-commerce, de téléchargement, de luxe…) et un
site dédié a été mis en ligne, pour en expliquer les risques.Si Internet est un média privilégié pour la campagne, c’est parce que ce canal est de plus en plus utilisé pour la distribution de produits contrefaits. ‘ Sa part est difficile à chiffrer, mais elle est en nette
augmentation,
souligne-t-on à la Direction générale des douanes. Nous le constatons lors des contrôles de colis postaux. Cela concerne aussi bien des faux médicaments, que des vêtements, des bijoux ou, plus rarement, des jouets
et des cigarettes .’

Bientôt une lutte adaptée à Internet

Les douanes de Marseille ont, par exemple, démantelé en septembre dernier un réseau de revente de fausses chaussures Nike et de faux tee-shirts Prada, achetés en Chine par Internet et envoyés tranquillement par La Poste. Plus de
53 000 euros de marchandises ont été saisies. Pour leur ‘ cyberlutte ‘, les douanes ont également mis en place une cellule de veille discrète, qui repère les sites douteux sur la Toile. De maigres armes face à
l’ampleur du phénomène.Une lutte adaptée au canal Internet, tel est justement l’objectif d’un rapport (commandé par Nicolas Sarkozy lorsqu’il siégeait au ministère des Finances) tout juste remis au Gouvernement. Il servira de base à un plan d’attaque, établi
par le ministère, des industriels et des acteurs de l’e-commerce.En attendant ce texte, le champ d’action du Comité national anticontrefaçon (Cnac) est limité : ‘ Dans le cadre de la campagne, nous avons ouvert une hot line pour informer les
consommateurs et les aiguiller vers les services de police compétents. De manière générale, nous essayons aussi, par exemple, de pousser les sites d’enchères à réagir plus vite quand des ventes de produits contrefaits leur sont
signalées… ‘,
illustre Marion Guth, en charge du secrétariat général du Cnac. eBay a d’ailleurs été récemment
poursuivi aux Etats-Unis pour cela.Déjà en 2004, le même type de campagne avait été lancée, sans succès visible car le nombre de saisies douanières de contrefaçon est passé de 3,5 millions d’articles en 2004 à 5,6 millions darticles en 2005.

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Julie de Meslon