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L’essor du tertiaire stimule les grands projets

De l’informatique de gestion des banques au déploiement de réseaux haut débit, le Grand-Ouest fourmille de projets.

Traditionnellement soutenue par la Loire-Atlantique, la croissance du secteur des technologies de l’information du Grand-Ouest s’appuie notamment sur le dynamisme de la banque et de la grande distribution. Mais, peu à peu, la Bretagne talonne sa voisine, poussée par un fort développement des télécoms.Si la métropole régionale de Nantes-Saint-Nazaire est très marquée par la sous-traitance électronique, c’est dans le secteur bancaire que se déroulent les projets les plus dynamiques cette année. Témoins, les chantiers de migration des systèmes d’information du Crédit Agricole et des Banques Populaires vers des intranets et extranets.

75,7 millions d’euros pour passer au client léger

Pilote au niveau national, l’Informatique des Banques Populaires (IBP) de Nantes travaille, elle, sur la refonte de l’ensemble des vingt-cinq mille postes du réseau bancaire vers un client léger. Objectif : réharmoniser les services propres aux agences et ceux des canaux alternatifs ?” assurance, etc. Budget : 75,7 millions d’euros sur trois ans. “Nous allons faire appel à plus d’une centaine de personnes en sous-traitance et à au moins autant en formation externe pour reconvertir nos informaticiens à Java”, explique Bernard Gouraud, directeur du marketing et de la veille technologique à l’IBP. Le redimensionnement de son réseau va aussi conduire l’entreprise à puiser dans le réservoir régional de compétences en télécoms.Des compétences déjà très mobilisées dans les Pays de la Loire et en Bretagne avec la création du réseau haut débit Mégalis, initiée par les collectivités locales. Aujourd’hui, celui-ci compte plus de deux cents sites connectés, uniquement dans les établissements d’intérêt public. Des applications en médecine (télédialyse) et dans l’enseignement (calcul distribué), ainsi que des services de visioconférence fonctionnent déjà. La métropole de Nantes construit, elle aussi, son infrastructure à haut débit, baptisée O-Mega, destinée à être raccordée au réseau interrégional. Un appel d’offres vient d’ailleurs d’être lancé pour augmenter la capillarité du réseau via des technologies ADSL, des boucles locales radio et des liaisons satellites.“Le déploiement des réseaux est un axe majeur de développement économique pour le département et la région”, affirme Alain Lozac’h, chargé de mission au conseil général des Côtes d’Armor. Ainsi, un nouveau câble optique transatlantique, d’un débit de plusieurs térabits/s, desservira bientôt les villes du nord de la région.

Des systèmes intelligents pour les routes et les aéroports

Une floraison de projets voit le jour, tels la mise en réseau des bibliothèques municipales via intranet et extranet ou le projet Navigalis, basé sur les fonds cartographiques de l’IGN, qui permettra de positionner tout type d’infrastructures (touristiques, industriels, réseau, sites internet) en 3D. Une expérimentation de téléenseignement destinée aux déficients visuels, via Mégalis, est aussi en cours à Pleinée-Jugon. Autre grand projet, les systèmes de transport intelligents destinés à augmenter la sécurité sur les routes, comme le contrôle automatique de vitesse ou le positionnement via GPS, et dans les aéroports.Sauf exception, la Normandie, à côté de ces deux régions bouillonnantes, fait pâle figure en matière de grands projets. Elle vit au rythme économique d’un bassin d’industries comme la pharmacie, la pétrochimie, l’aérospatial et l’automobile, d’ordinaire peu enclines à adopter les nouvelles technologies.

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Sylvie Blanc