Les ministres des Transports de l’Union européenne ont donné leur aval le 26 mars à la création d’un système européen de radionavigation. Baptisé Galileo, ce projet, qui repose sur une constellation de 30 satellites, vise à détrôner le dispositif américain GPS (Global Positioning System). Car, a expliqué la commissaire aux Transports, “l’Europe a décidé de ne pas être seulement consommatrice, mais de maîtriser son destin technologique”. Et Loyola de Palacio de lancer : “Le fait d’avoir deux systèmes est bénéfique à tous.”Les Américains ont tout tenté pour bloquer Galileo. Le département de la Défense s’est fendu d’une lettre à ses homologues européens dénigrant l’entreprise. Et, récemment, le porte-parole du département d’État affirmait “ne voir aucune nécessité irréfutable dans le projet Galileo, puisque le GPS répond aux utilisateurs du monde entier”. Point de vue contredit par les spécialistes de la Commission européenne. Selon un proche du dossier, “le problème du GPS est qu’il déplace ses satellites vers les centres de crise pour avoir une couverture militaire adéquate. En plus, il est davantage concentré sur le nord.”L’enjeu de la bataille n’est pas seulement technologique, mais aussi économique. Pour Loyola de Palacio,“les retombées économiques pour les sociétés européennes sont importantes, tant en termes financiers qu’en matière de créations d’emplois, puisqu’on en attend 140 000.” Et selon une étude de Pricewaterhouse Coopers, les coûts de Galileo se monteraient à 3,9 milliards d’euros et ses bénéfices totaux, à terme, à 17,8 milliards d’euros. Le marché civil de la localisation par satellite (GNSS) est en expansion rapide. D’un milliard d’euros en 1999, il pourrait atteindre 7 milliards en 2005 et 10 milliards en 2010. Une manne dont les Européens entendent capter 50 % avec Galileo.L’éventail des applications civiles est large : localisation de véhicules, prospection, transport d’énergie, agriculture ou pêche. Certaines sociétés du Vieux Continent ne s’y sont pas trompées. Huit d’entre elles, dont le Français Thales ou l’opérateur de satellites Eutelsat, se sont entendus sur la création de la plateforme Galileo Services. “Nous nous engageons à travailler ensemble” pour le développement des technologies en aval de Galileo, précise François Lureau, DG du pôle aéronautique de Thales. Mais les industriels se refusent à chiffrer leur participation. Le financement de Galileo reste un point délicat. La phase de développement, d’ici à 2005, reposera sur les contributions de l’UE et de l’Agence spatiale européenne (ESA), pour 1,25 milliard deuros.* à Bruxelles
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