Les voitures autonomes pourraient faire partie de notre quotidien routier dès l’année prochaine. C’est l’une des recommandations issues du rapport de Anne-Marie Idrac, haute responsable pour la stratégie nationale de développement des véhicules autonomes. L’ancienne secrétaire d’Etat, en compagnie de Bruno Le Maire (ministre de l’Économie) et d’Elisabeth Borne (ministre chargée des transports) a présenté ce lundi 14 mai son rapport sur le « développement de la voiture autonome » donnant une direction claire aux acteurs du secteur, du constructeur automobile à l’assureur.
Plein gaz sur les tests
Emmanuel Macron donnait le ton en mars dernier. La France doit se positionner comme un pays à la pointe de l’expérimentation et de l’industrialisation.
Sur le sujet de la voiture autonome, cela se matérialiserait par un changement d’une importance capitale : l’autorisation de procéder à des tests de conduite autonome sur tout le territoire français dès l’année prochaine. Nous n’aurons plus à rougir des essais menés en Californie (États-Unis) par Waymo, par exemple.
Le fait d’étendre le périmètre des tests jusqu’à présent réservé à certaines portions de routes va évidemment permettre aux acteurs du secteur d’entraîner leurs véhicules et d’améliorer leur intelligence en les confrontant à de multiples scénarios. Une phase d’expérimentation indispensable pour grimper les niveaux de robotisation de la conduite, jusqu’à atteindre le niveau 5, celui du robot taxi dont l’habitacle sera dépourvu de volant et de pédale, à l’image du concept-car Renault EZ GO que nous vous avons présenté.
Une telle loi pourrait aussi permettre à certains constructeurs en pointe de déployer des technologies déjà existantes sur leur véhicule de série. On pense notamment à Tesla et sa technologie Autopilot, mais aussi à Audi qui a d’ores et déjà équipé son A8 de caméras, de radars et d’un Lidar, ce fameux système de balayage laser offrant au véhicule une vision très précise de son environnement.
Les acteurs des tests en seront les responsables
Pour le ministre de l’Économie la question du coupable en cas d’accident semble également tranchée. Bruno Le Maire indiquait en effet que « c’est l’industriel qui testera son véhicule autonome qui en portera la responsabilité ».
Même si on imagine assez bien que chaque accident – et on les espère les moins nombreux possible – fera l’objet d’une enquête visant à définir les fautifs lors de l’accident. Dans la plupart des accidents intervenus aux Etats-Unis, les responsables étaient les chauffeurs humains, comme cela a encore été le cas pour le monospace autonome de Waymo qui a récemment été impliqué dans un accident.
Le déploiement plus important de ces véhicules autonomes sur tout le territoire français pourrait donner lieu à de drôle de comportement de la part des automobilistes (humains) qui pourraient provoquer des accidents.
Le ministre de l’Économie le rappelle d’ailleurs, les voitures autonomes croiseront des véhicules traditionnels, mais aussi des piétons.
Les véhicules robotisés, sous la surveillance d’un opérateur installé à bord, devront donc apprendre à réagir en conséquence afin d’éviter le pire. Cela représente un grand défi et demande d’avaler beaucoup de kilomètres. Le 19 mars dernier un véhicule autonome d’Uber a été impliqué dans un accident mortel. Malgré les distances déjà parcourues par ces voitures, l’enquête interne tend à prouver qu’il s’agirait d’un défaut logiciel.
Quoi qu’il en soit, si les tests se multiplient sur le territoire français – on espère que les constructeurs et les équipementiers vont redoubler d’ingéniosité et créer des systèmes permettant d’alerter les autres usagers de la route, qu’ils circulent (ou se trouvent) à proximité d’un véhicule autonome.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.