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Les veines du doigt, nouveau sésame biométrique

La société Easydentic lance un nouveau système de sécurité biométrique, qui analyse le réseau veineux des doigts par infrarouge.

Après les empreintes digitales, l’iris ou les traits du visage, voici un nouveau moyen d’identifier un être humain : les veines de ses doigts. Des scientifiques se sont aperçus dans les années 1990 que le réseau veineux était
propre à chaque individu. Une information qui n’a pas échappé aux industriels de la biométrie comme Easydentic Group, spécialisé dans le contrôle d’accès et la visiosurveillance.Ce groupe né en 2004 a conçu Biovein, un système de contrôle d’accès d’un genre nouveau, désormais commercialisé. Pour identifier un individu, l’appareil va ‘ cartographier ‘ les veines de son index en émettant
des rayons infrarouges. L’hémoglobine contenue dans le sang va absorber l’infrarouge, permettant ainsi de reconstituer le réseau veineux en moins d’une seconde. Celui-ci sera alors comparé aux réseaux autorisés, stockés par le système, pour
autoriser ou non l’accès.

Même avec les mains sales

Le système Biovein a été conçu par la filiale R&D d’Easydentic, Eden, mais la technologie d’imagerie veineuse a été développée par Hitachi. Elle a notamment déjà été utilisée dans le monde médical, pour surveiller l’activité
cérébrale des nourrissons. Depuis, Hitachi l’a exploitée pour des applications biométriques au Japon, en équipant des automates bancaires. Sa technologie débarque désormais en France par le biais d’Easydentic, avec lequel il a signé un accord de
distribution exclusif pour deux ans.Selon Easydentic, l’identification veineuse présente de nombreux avantages par rapport aux empreintes digitales. Elle serait tout d’abord plus fiable, car, même en vieillissant, la configuration des veines ne s’altère pas autant que les
empreintes. De plus, l’identification peut se faire même avec les doigts sales ou à travers un gant fin, ce qui élargit le champ de la biométrie à des secteurs comme le bâtiment ou la médecine. Plus besoin de coller le doigt sur le capteur,
l’analyse se fait sans contact, d’où une meilleure hygiène pour des lieux comme les cantines ou les écoles.Quant aux plus paranoïaques, ils n’auront plus à craindre qu’on leur coupe un doigt pour utiliser leurs empreintes : le réseau veineux est logiquement illisible sur un doigt coupé…

Un avis favorable de la Cnil

Mais pour Easydentic, le principal atout de cette technique est qu’elle a reçu un avis favorable de la Cnil et qu’elle résoud même des contraintes légales pesant sur l’identification par empreintes digitales. Car le réseau veineux
permet une biométrie dite ‘ sans trace ‘, contrairement aux empreintes, que l’on peut laisser sur n’importe quel objet. Ici, l’image vasculaire ne peut pas être capturée à l’insu de quelqu’un.De plus, depuis 2006, la Cnil n’autorise en théorie les systèmes d’accès d’entreprise à base d’empreintes que si l’individu possède sur un support individuel séparé (un badge, par exemple) son empreinte de référence, à laquelle sera
comparée le scan de son doigt par RFID ; cela afin que les empreintes des employés d’une entreprise ne soient pas stockées dans une base centrale. Mais cela enlève presque tout intérêt au système biométrique.Biovein, qui ne nécessite qu’un doigt, sans support supplémentaire, apparaît donc comme la solution miracle pour son fabricant. Et celui-ci compte bien vanter l’absence de contrainte légale du système pour convertir en masse les PME à
l’accès biométrique, un secteur très prometteur.

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Julie de Meslon