Aujourd’hui, WebGain clame son indépendance. Mais comment parvenez-vous à la justifier, sachant que Bea est l’un de vos investisseurs ? D’abord, Bea Systems est un investisseur minoritaire, la majorité du capital de WebGain étant détenu par Warburg Pincus. Ensuite, Bea ne siège pas au comité de direction et n’a donc pas de droit de vote. Enfin, notre suite d’outils de développement Java WebGain Studio est destinée à s’ouvrir à de multiples serveurs d’applications Java. Après avoir été adaptée à WebLogic Server de Bea, WebGain Studio se décline désormais pour iPlanet Application Server. WebSphere d’IBM sera notre prochaine cible. Il faut environ de deux à trois mois pour intégrer notre outil de développement à un nouveau serveur de déploiement Java.Vous avez procédé, depuis le début de l’année, à quatre acquisitions. Les technologies achetées sont-elles toutes consolidées ? Sans les rachats de l’activité développement de Symantec, Tendril, The Object People et des technologies d’assemblage de composants Java de ZAT, WebGain n’existerait pas. Ma stratégie n’est pas différente de celle de Bea, mon précédent employeur. Nous achetons des technologies de pointe et, au passage, les équipes d’experts qui les ont mises au point. Nous sommes plus de deux cents personnes à ce jour : un chiffre qui grossira rapidement. Notre suite WebGain Studio résulte précisément de la réunion des technologies acquises. Dans sa version Standard, elle comprend l’outil de développement Java Visual Café, d’origine Symantec, l’outil de modélisation UML StructureBuilder, de Tendril, et l’outil de création de pages HTML Dreamweaver, que nous avons licencié auprès de Macromedia. La version Professionnelle dispose en plus du logiciel TopLink de mapping objet-relationnel conçu par The Object People.Prises séparément, les briques de WebGain Studio n’ont rien d’innovant. Comment vous différenciez-vous de la concurrence ? Nos clients peuvent, en effet, se procurer les quatre composantes de notre suite de façon indépendante. Mais notre valeur ajoutée consiste à intégrer étroitement ces outils. Avant même de commencer l’édification d’une application Java d’entreprise, les utilisateurs perdent un temps fou à combiner les produits Java – développement, modélisation, etc. – achetés chez plusieurs fournisseurs. Seul, Visual Café 4 rivalise avec JBuilder de Borland, un outil dont je ne conteste pas les atouts, d’ailleurs. Mais, une fois placé au c?”ur de notre Studio Java, Visual Café – maintenant conforme à la plate-forme Java 2 Enterprise Edition – s’insère dans une solution plus globale, dont le spectre fonctionnel s’étend de la description des processus métier jusqu’au test de leur déploiement. Le passage d’un outil à l’autre sera automatique. Il suffira de cliquer, par exemple, sur une portion d’un modèle UML pour tomber sur le code Java correspondant, et vice-versa.Vous donnez là la définition du bon vieil atelier de génie logiciel… Nous cherchons à promouvoir un nouveau modèle de développement pour les applications compatibles J2EE. La très forte intégration des outils dans WebGain Studio confère des temps de développement plus proches des trente jours que des deux ans rencontrés jadis. Et ce, pour une application critique qui nécessite des changements fréquents. Amazon met à jour son site tous les mois. Pour garantir de tels délais, nous préconiserons une approche basée sur l’assemblage de composants Java, mais aussi Visual Basic ou Cobol. Une capacité offerte par la technologie Spin de la société ZAT.Vous citez un vieux chiffre du Gartner qui prévoyait que, en 2003, 70% des applications résulteraient de l’assemblage de composants sur étagère. Cette démarche ne relève-t-elle pas d’un v?”u pieux ? C’est vrai, la réalité ne reflètera sûrement pas ces estimations. Reste que le développement par composants bénificiera dorénavant d’un nouveau levier : XML. Ce langage servira à décrire la signature de ces composants, ce qui facilitera à la fois leur recherche et leur assemblage. A ce titre, nous venons de licencier la technologie de gestion de schémas XML de Extensibility, un éditeur qui vient de passer dans le giron de Tibco. Nous nous inscrivons en droite ligne du nouveau paradigme né du concept d’interconnexion des services électroniques sur le web, défendu par des grands acteurs comme Microsoft, IBM ou HP.Quelles sont vos perspectives de croissance sur un marché du développement logiciel qui augmente de moins de 10% par an ? Ce marché global pèse plus de 1,7 milliard de dollars. Le segment lié à Java pèse beaucoup moins lourd, mais connaît une progression fulgurante. Nous sommes donc optimistes : notre chiffre d’affaires avoisinera les 50 M$ en 2000, avec une prévision de croissance de 100% pour les années à venir. Nous planifions notre introduction en bourse dans une fenêtre de six à dix-huit mois.
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