Le diagnostic de la RIAA est clair : un internaute féru de peer-to-peer est un criminel qui s’ignore. L’industrie du disque compte bien remédier à cette situation en en faisant condamner un certain nombre par la justice américaine.
L’ouverture des hostilités est prévue pour le mois d’août.Il est encore trop tôt pour dire si cette surenchère judiciaire débouchera sur une vaste prise de conscience collective. Mais, en attendant ce jour béni par les uns et honni par les autres, les éditeurs de logiciels d’échange de
fichiers en peer-to-peer ont décidé de réagir. Et tous de mettre en place, à titre préventif, des solutions techniques censées préserver l’anonymat de leurs utilisateurs.Dans sa version 3.2, Morpheus a ainsi recours à un réseau mondial de serveurs proxy publics, et à des chaînes de sites listant les adresses IP suspectes. Le site espagnol Blubster utilise pour sa part un protocole Internet grâce auquel
les ordinateurs peuvent échanger des données sans être pour autant directement connectés l’un à l’autre.L’idée est celle d’une bouteille lancée à la mer : ‘ Si d’habitude les échanges de fichiers sont comparables au système postal, avec un expéditeur et un destinataire, explique le père de Blubster,
Pablo Soto, avec Blubster la situation est différente. Le message peut arriver à destination, mais personne ne peut savoir par où il est passé, ni ce qu’il contenait réellement. ‘D’autres, comme KaZaa Lite, permettent désormais à l’internaute de cacher la liste des fichiers qu’il échange en peer-to-peer.Pendant ce temps, la bonne parole de la RIAA trouve un écho au Congrès, comme le prouvent les déclarations de certains parlementaires. A la mi-juin, Orrin Hatch (sénateur de l’Utah) se prononçait pour la destruction pure et simple des
ordinateurs contenant des fichiers illégaux. Tandis que son collègue de Californie, le député Howard Berman, préférait, lui, autoriser les ayants droit à pirater les ordinateurs de tous ceux qui malmènent les droits d’auteur.Il faut dire que les méthodes de lobbying de la RIAA sont d’une efficacité redoutable. En janvier dernier, l’organisation est même allée jusqu’à régler un ‘ voyage détudes ‘ de
18 000 dollars à Taiwan et en Thailande, à James Sensenbrenner, un parlementaire influent qui bataillait alors pour la taxation de la musique diffusée sur le net américain.
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