Après 87 ans sans renoncer à ses usines allemandes, Volkswagen a bouleversé le cours de son histoire en 2024 avec la potentielle suppression de trois centres de production automobile dans le pays, le licenciement de milliers de salariés, et la réduction de 10 % des salaires… pour un total de 17 milliards d’euros d’économie. Aux abords du pays, une autre usine fermera définitivement, et il s’agira du site de production de l’Audi Q8 à Bruxelles en Belgique. Le SUV doit être délocalisé au Mexique, tout comme pourrait l’être la Golf, produite à Wolfsburg en Allemagne.
Le conflit entre la direction et le principal syndicat, IG Metall, a conduit à une grève des salariés, huant leur PDG Oliver Blume dans pas moins de neuf sites de production allemands. Aujourd’hui, pour ce qui sera certainement la seule opportunité de renverser la situation, l’agence Bloomberg a indiqué qu’un projet d’accord aurait fait surface, dans lequel Volkswagen ne supprimerait pas ses usines nationales. Il entraînerait, cela dit, le renoncement des salariés à leur prime. La garantie de l’emploi des travailleurs se poursuivrait jusqu’en 2030.
Les mots qui heurtent d’Oliver Blume
Devant un parterre de 20 000 salariés, début décembre, Oliver Blume avait annoncé que Volkswagen avait les mains liées, et qu’en « tant que direction, nous ne fonctionnons pas dans un monde imaginaire. Nous prenons des décisions dans un environnement en évolution rapide ». Plus osé, le chef d’entreprise avait mentionné le fait qu’il était lui aussi attaché à la région de Wolfsburg où il avait grandi, avant que les huées de la foule ne viennent lui couper la parole. « Nous devons prendre d’urgence des mesures pour assurer l’avenir de Volkswagen », finissait-il par dire.
Selon la présidente du comité des salariés, Daniela Cavallo, un accord doit être trouvé avant Noël. Dans ce dernier, il devra y avoir un effort personnel de la part d’Oliver Blume. La représentante déclarait que le PDG de Volkswagen recevait une rémunération de 7 millions d’euros en 2024. Malgré une baisse face à 2023, la part accordée au patron serait trop importante pour parler de compromis. « Cela impliquera des compromis. Des concessions aussi. Des choses que vous n’aimez pas et qui vous font parfois du mal d’une manière ou d’une autre. Mais cela doit s’appliquer à toutes les parties. Sinon, ce n’est pas un compromis », avait déclarait Daniela Cavallo.
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Source : Bloomberg