Le patron tout-puissant Jean-Marie Messier qui a limogé Pierre Lescure sera-t-il limogé à son tour ? À la veille de l’assemblée générale annuelle des actionnaires de Vivendi Universal (VU), la question restait ouvertement posée. Car en débarquant l’emblématique PDG de Canal Plus, J2M est parvenu à cristalliser contre sa personne la fronde des salariés de la chaîne, la grogne des petits actionnaires dépités par la chute de l’action VU, et l’irritation des pouvoirs publics français pour qui l’“exception culturelle” n’est pas morte… À l’heure où nous écrivons ces lignes, il semble peu probable que la tête de J2M roule au soir de cette fameuse AG du 24 avril : celui-ci s’est assuré le soutien de plusieurs administrateurs de confiance (Serge Tchuruk d’Alcatel, Bernard Arnault de LVMH, Marc Viénot pour la Société générale) pour préparer cette échéance à haut risque. Depuis l’annonce d’une perte annuelle record de 13,6 milliards d’euros pour 2001, l’action a touché son plus bas historique à 35 euros mi-avril. Seul le rachat de 0,5 % du capital de VU par le raider Vincent Bolloré a contribué à lui redonner quelques couleurs. Avec les risques que cela comporte. Mais J2M est encore bien loin de l’objectif d’un cours à 60 euros ?” en forme de planche de salut ?” qu’il s’est lui-même fixé pour septembre. Pour y arriver, et espérer se maintenir à la tête de la “World Company” qu’il a créée, il devra cette fois abandonner les habits de lumière du virtuose des fusions-acquisitions pour endosser le costume moins confortable du PDG responsable qui, à défaut d’être “visionnaire”, définit une stratégie industrielle créatrice de valeur, et s’y tient. Le Nouvel Hebdo a passé en revue les trois grands chantiers qui attendent Jean-Marie Messier… ou son successeur.
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