Aujourd’hui, le “nouvel HP” affiche une part de plus de 30 % sur le marché mondial des serveurs, et de 48 % sur le marché français. La filiale française visant, d’ici début 2003, les 50 %. Pour satisfaire ses nouveaux objectifs, HP devra faire face aux plans de “win-back” de ses concurrents. Dell, IBM ou Sun ne se cachent pas d’avoir mis en place un plan pour bénéficier de la fusion. Très optimiste, Éric Taillard, directeur des ventes Unix chez IBM, estime même que “la fusion pourrait être à l’origine de 20 % de la croissance des ventes prévue sur les serveurs Unix”.Mais HP a tout mis en ?”uvre pour réduire la fenêtre de tir de ses concurrents, puisque, une semaine seulement après l’annonce officielle de la fusion, le nouvel HP était clairement organisé.Sont ainsi planifiées la fusion des gammes et l’évolution des produits pour arriver à l’objectif d’une gamme de serveurs tout Intel en 2005. Le tout est agrémenté d’un programme spécifique mêlant communication auprès des différents clients, formation des revendeurs, et aides de financement.
Des clients Unix particulièrement exigeants
Pour ses serveurs 32 bits Intel, le nouvel ensemble conserve la gamme de produits ProLiant, de Compaq, préférée pour sa part de marché trois fois supérieure à celle de son équivalent chez HP. La fin de production des NetServer HP est programmée pour le 1er septembre 2002.Mais, c’est certainement sur les serveurs Unix que la fusion s’avère la plus complexe, avec des clients plus exigeants et pour qui la pérennité des investissements est cruciale. La division concernée, Business Critical Server, comprend les offres Tru64 et OpenVMS sur processeur Alpha ; HP-UX sur processeur PA-Risc ; et Non Stop Kernel-Himalaya sur processeur MIPS.Le premier objectif de HP est de faire migrer toutes les plates-formes matérielles sur l’architecture Itanium d’Intel d’ici 2005, date de la mort, ou plutôt de la “fin de vie”, comme on dit chez HP, des processeurs propriétaires.Le pari risqué de HP s’inscrit dans la suite logique des stratégies des deux groupes. Rappelons qu’Itanium est un développement conjoint entre Intel et HP, et que, à l’été 2001, Compaq avait cédé sa technologie Alpha au fondeur, et mis en place un plan de migration de ses systèmes d’exploitation vers la famille Itanium. Seul changement dû à la fusion : l’abandon du portage de Tru64 sur Itanium. Le système continuera toutefois d’évoluer sur plate-forme Alpha jusqu’en 2006, et HP en assurera le support, au moins jusqu’en 2011.Dans le même temps, certaines de ses fonctions, notamment celles qui sont relatives au clustering, seront intégrées dans un Unix unifié, HP-UX 11i v3, prévu pour 2005. Dès 2003, les premiers outils de migration seront proposés aux clients Tru64. En 2003 toujours, une version Itanium d’OpenVMS devrait voir le jour, et l’unification avec la version Alpha s’opérera en 2004.Selon Régis Nottet, directeur marketing chez HP, “l’essentiel est d’offrir aux clients la possibilité d’évoluer sans rupture et à leur rythme”. Pour certains (clients Tru64-Alpha surtout), les ruptures semblent toutefois inévitables, et leur évolution rythmée par des dates butoirs.
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