Embryonnaire, le paiement mobile prendra encore quelques années avant de décoller. Selon Forrester Research, les paiements réalisés via le téléphone portable ne devraient pas représenter plus de 0,5 % du commerce de détail européen en 2005, soit 26 milliards d’euros. Les détaillants ne manquent pourtant pas d’enthousiasme : la cinquantaine de fournisseurs de produits ou services, en ligne ou click and mortar, interviewés par le cabinet d’études, s’attendent à ce qu’en 2004 une moyenne de 10 % de leurs transactions soient réalisées via un mobile.
De multiples usages
Ce mode de paiement peut répondre à plusieurs types de besoins. Il sert déjà à régler les consommations de contenu (information, sonneries, icônes, etc.) par un appel à un service téléphonique à revenu partagé ?”récemment libéralisé en France ?” ou encore en débitant un compte prépayé avec une carte bancaire. Mais le paiement mobile peut également être utilisé pour les achats sur le web, ou dans le monde réel. Ainsi, l’opérateur mobile finlandais Sonera permet à ses utilisateurs de régler leurs achats (compte prépayé ou Visa et Eurocard) dans des centaines de distributeurs de boissons, de parkings, cinémas, etc.Déjà se dessine une distribution des rôles. Les opérateurs de téléphonie mobile proposent des services de micropaiement (moins de 10 euros), à l’image de l’expérience des SMS surtaxés menée par les opérateurs mobiles français, ou des appels surtaxés à revenu partagé.Malgré leur capacité à gérer des transactions plus importantes, les établissements financiers se cantonnent souvent à un rôle d’observateur. Pourtant, les détaillants estiment que les services de paiement doivent être proposés par une banque (28 %) ou un joint-venture associant un établissement financier (32 %), indique Forrester Research. Une brèche dans laquelle s’est notamment engouffrée la Deutsche Bank, via un investissement dans Paybox ou un groupe de banques espagnoles, associé à des opérateurs mobiles, dans Mobipay. De leur côté, les groupements de carte bancaire présentent l’avantage d’une meilleure expérience de la gestion de risque et de déploiements déjà considérables. Enfin, des collaborations entre groupements de cartes bancaires et opérateurs sont aussi observées à l’image des 600 000 terminaux bifentes distribués dans l’Hexagone par France Telecom et dans une moindre mesure par Cegetel. Cependant, ces appareils auraient essentiellement été utilisés pour recharger les comptes mobiles prépayés des abonnés.Malgré ses nombreuses possibilités, la majorité des Européens se méfient du paiement mobile. Selon Forrester, la plupart craignent le vol d’informations personnelles lors d’une transaction et doutent des conditions de sécurité. Une attitude qui ralentira l’adoption du macro-paiement mobile (supérieur à dix euros), tandis que celle du micropaiement, plus rapide pour les contenus numériques comme pour les services hors ligne (parking, cinéma, distributeur de boissons, etc.), devrait rapidement plafonner.
Une seule interface
En outre, les systèmes de porte-monnaie électronique mobile présentent les mêmes limites que celles rencontrées sur le web. On peut se rappeler des disparitions de Digicash ou Beenz. En attendant, des start-up, telles Inatec ou Trivnet proposent une seule interface pour accéder à l’ensemble des comptes (carte de crédit, compte prépayé, programme de fidélisation) offrant, grâce à la téléphonie mobile, une plus grande liberté dans les transactions. Une initiative prolongée par Pay Circle, un consortium regroupant HP, Lucent, Oracle, Siemens et Sun, pour créer un standard ouvert mondial de paiement mobile, permettant de facturer produits et services via les différents systèmes de paiement grâce à une API (interface de programmation d’application) uniforme.
4 start-up qui comptent dans le paiement par téléphone mobile
PAYBOX (DE)Date de création : juillet 1999
Fondateur: M. Entenmann
Nombre de salariés: 175
Fonds levés: NC
Fonds recherchés: NC
CA prévisionnel 2002: NC
Partenaires stratégiques: Lufthansa Systems, Oracle, Compaq, HP, Intershop, GMX, EbayFiliale à 50 % de la Deutsche Bank, Paybox propose une plateforme de paiement (sites marchands, gré-à-gré, taxi, etc.), compatible avec tout compte en banque et opérateur. Pour sa transaction, le consommateur donne son numéro de téléphone à la place de celui de sa carte bancaire. Le serveur Paybox le rappelle pour lui demander un code de quatre chiffres autorisant la transaction. Paybox débite le compte du client pour le détaillant, immédiatement prévenu. Un message court ou un e-mail est envoyé au consommateur en guise de preuve de paiement. La start-up, qui facture aux marchands (10 000 clients) une licence (800 à 4 000 euros), un abonnement annuel et 2 à 5 % des transactions (minimum 0,25 euros), aurait 750 000 utilisateurs (9,50 ? par abonné et par an).NETWORK 365 (IE)Date de création : mai 1999
Fondateurs: R. Perera, D. Hennessy, P. O’Callaghan
Nombre de salariés: 70
Fonds levés: 15 M?
Fonds recherchés: pas avant le printemps 2003
CA prévisionnel 2002: NC
Partenaires stratégiques: Logica, Pricewaterhouse Coopers, HP, CMG, Unisys, Sun, Oracle, BEA, VerisignLa start-up irlandaise fournit aux opérateurs mobiles du monde entier une plateforme complète de commerce mobile comprenant une solution de paiement et d’identification, un service kiosque, une application de messagerie et une solution de reconnaissance des terminaux mobiles (optimisation du contenu). Les opérateurs équipés de sa solution de paiement permettent à leurs abonnés d’être débités sur le compte de leur choix : facture de téléphone, carte de crédit, compte prépayé, etc. Network 365 a vendu ses licences à 11 grands comptes grâce à ses implantations en Europe, en Asie et en Amérique. Parmi ses clients, la start-up compte aussi bien des opérateurs mobiles ?” Hong Kong CSL, Digifone (Irlande), Celltel Lanka (Asie), etc. ?” que des distributeurs comme Phone House.INATEC (DE)Date de création : décembre 1998
Fondateur: J. Fischer
Nombre de salariés: 30
Fonds levés: NC
Fonds recherchés: NC
CA prévisionnel 2002: NC
Partenaires stratégiques: technologiques (Atos Origin, Debitech, WorldPay, Paybox, etc.), distribution (Adisoft, Digital RUM, Brodos, etc.), banque-finance (Commerzbank, Postbank, etc.)Inatec fournit deux solutions de paiement : le service Powercash 21, qui connecte plusieurs systèmes de paiement ?” carte de crédit via SSL, pré-paiement, protocole SET (Secure Electronic Transaction), etc. ?”, et le système de paiement mobile Street Cash, qui permet de régler des achats hors ligne par SMS et WAP à partir du compte de son choix (carte de crédit, forfait prépayé). Powercash 21 est distribué à travers la solution d’e-commerce pour PME d’Intershop Communications et d’Openshop. Inatec compte parmi ses clients le site Education.com ou encore la Commerzbank, la Deutsche Bank et la Deutsche Postbank. L’investisseur britannique 3i Group est entré à son capital en mars 2001.TRIVNET (IL)Date de création : début 1997
Fondateur: A. Galili
Nombre de salariés: 40
Fonds levés: NC
Fonds recherchés: NC (en cours)
CA prévisionnel 2002: NC
Partenaires stratégiques: Pricewaterhouse Coopers, Compaq Telecom, Tata Consultancy Services, Atos Origin, AU-SystemSpécialiste des solutions de paiement en environnement IP, Trivnet permet aux utilisateurs finaux d’avoir leurs achats débités sur leur facture de téléphone, leur carte de crédit, leur carte de paiement, ou leur compte prépayé, sans délivrer d’informations personnelles, ni installer un logiciel ou un matériel particulier. L’achat pouvant se faire via le web, le WAP, un SMS ou encore un serveur vocal interactif (IVR). Récemment choisie par Deutsche Telekom, la plateforme Trivnet serait en test chez un autre grand opérateur télécoms, tandis que l’opérateur mobile israélien Cellnet lutilise depuis août 2001. La start-up israélienne, qui compte Viventures, Star Ventures et Singtel parmi ses investisseurs, serait sur le point de conclure un nouveau tour de table.
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