C’est une victoire pour les maisons de disques, les majors hollywoodiennes, et les acteurs de la lutte contre le piratage de contenus culturels soumis aux droits d’auteur : les deux plus importants sites pirates du monde ont été en quelque sorte désactivés. Mininova.org, moteur de recherche emblématique de liens “ torrent ”, ? permettant le téléchargement avec la technologie BitTorrent ?, a enlevé de sa base tous les contenus illégaux. Le site existe encore, mais ne pointe plus que vers des œuvres légalement distribuées : la liste des fichiers téléchargeables est passée d’une discothèque-cinémathèque mondiale à une courte liste de documentaires et de titres musicaux inconnus… La raison ? Un jugement du tribunal d’Utrecht (Pays-Bas) obligeant Mininova à supprimer tous les liens litigieux sous peine d’une amende de 5 millions d’euros. Devant l’impossibilité de les filtrer, Mininova a jeté l’éponge.
Des capitulations en trompe-l’œil
Quant au suédois The Pirate Bay, l’autre site de piratage, malgré des procès et une peine de prison ferme à l’encontre de ses fondateurs, il a continué à agir et les liens vers des fichiers sont encore là par millions. Pourtant, il a, lui aussi, reculé… mais pour mieux sauter : prétextant l’évolution de la technologie torrent, The Pirate Bay a arrêté son tracker, le serveur sur lequel se connectent les logiciels BitTorrent, afin de savoir qui, dans le monde, partage quel fichier. La technologie serait, selon The Pirate Bay, assez mûre pour que les logiciels des téléchargeurs se connectent les uns aux autres, sans avoir besoin d’un point central. Peut-être… mais dans un premier temps, cela n’entraînera qu’une chute du trafic torrent. Or, ce sont les trackers que les prestataires mandatés par l’Hadopi épient pour repérer les pirates. En supprimant ces liens, The Pirate Bay rend, en fait, la tâche des gendarmes de l’Internet bien plus difficile. Quant à l’abandon des torrents illégaux par Mininova, il va de pair avec l’augmentation massive des téléchargements directs ou en streaming. Comme l’abandon des trackers, cette situation n’était pas prévue par les rédacteurs de l’Hadopi. Bonne chance pour son application !
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