Comment faire du profit avec des logiciels libres ? Si, par définition, les licences ne sont pas à vendre, les puristes du code source libre à la recherche du profit ont exploré deux autres voies : la vente de services ou de matériel. Pour l’instant, les résultats sont plus que mitigés. En effet, parmi les principaux acteurs du secteur, seul le distributeur Red Hat annonce ses premiers profits trimestriels en sept ans d’existence. Tous les autres, nés sur ce marché, licencient (Caldera, éditeur ; VA-Linux, constructeur), se sabordent (Eazel, concepteur d’une interface graphique) ou changent d’orientation.
VA-Linux change son fusil d’épaule
Ainsi, Turbo Linux et Linux Care, deux sociétés de services Linux, tirent un trait sur leur projet de fusion face aux difficultés rencontrées sur le marché. Le dernier abandon en date est celui de la vente de matériel par VA-Linux. Le fabricant n’a pas réussi à atteindre une masse suffisamment critique dans ce domaine pour équilibrer ses pertes. Connu comme le principal fournisseur de serveurs Linux pour les point com, VA-Linux a subi de plein fouet la récession qui a touché la nouvelle économie. Il compte désormais survivre grâce à ses activités de développement et de conseil, ainsi qu’avec les sites d’informations qu’il opère – Thinkgeek et Sourceforge notamment. Pour- tant la vente de machines représentait la majorité de son activité, 80 % de son chiffre d’affaires, soit 28 millions de francs sur le marché français.Le repli du marché informatique, si il n’a pas diminué l’intérêt des utilisateurs et des fournisseurs pour Linux, écrème l’offre présente. Il donne l’avantage aux grands constructeurs (Compaq, IBM, Dell ou HP), qui peuvent réaliser, à moindres risques, des investissements importants dans le domaine. Enfin, leurs catalogues, beaucoup plus larges, leur permettent d’être moins dépendants des ventes de l’un ou l’autre des systèmes d’exploitation qu’ils proposent.
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