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Les téléviseurs plombent les ventes de biens techniques, malgré les tablettes

Après une explosion liée à la fin de l’analogique et des écrans cathodiques, les ventes de téléviseurs s’essoufflent et pèsent lourdement les résultats du marché des biens technologiques en France.

La crise n’épargnerait-elle pas le marché des biens technologiques, que les analystes de GfK qualifiaient pourtant jusqu’à présent de « valeurs refuges » ? En 2012, les biens technologiques ont enregistré un recul de 6% en France, à 15,8 milliards d’euros. Pour autant, ce manque à gagner est surtout imputable au marché des téléviseurs, qui affiche une chute libre de 23% sur un an, a indiqué mercredi l’institut GfK.

« La télévision a pesé lourd dans le bilan, mais le reste des biens techniques ne se porte pas si mal », a résumé François Klipfel, directeur général adjoint chez GfK, lors d’une conférence de presse au cours de laquelle était présenté son rapport annuel.

La fin d’une ère

La baisse est forte, avec 6,7 millions de téléviseurs vendus l’année dernière, soit 2 millions de moins qu’en 2011, mais s’explique par la « fin d’une vague d’équipement massif et de surconsommation en écrans plats, et l’extinction de l’analogique. », commentait Michaël Mathieu, directeur Image et Télécoms. « La chute est assez violente, nous nous attendions à une chute plus lissée », ajoutait-il, précisant toutefois que la rapidité de la chute était logique et survenait un an après que ce même phénomène ait été observé dans des pays voisins comme l’Espagne ou l’Italie. Seule l’Allemagne échappe cette année à la baisse. Elle devrait toutefois survenir l’année prochaine, sans grande surprise.

Du rêve raisonné

Pour autant, Michaël Mathieu tenait à souligner qu’il n’y a « pas de désaffection pour la télévision, qui reste le produit qui fait le plus rêver le consommateur pour 2013, devant la tablette et le smartphone ». Le marché de la télévision va désormais entamer « un retour à la normalité » mais demeurera toutefois supérieur au marché des téléviseurs avant l’arrivée des écrans plats. GfK avance qu’il sera 20% mieux portant. La raison est à trouver du côté du niveau de multi-équipement des foyers qui est plus important.

Une révolution pour un regain

Selon GfK, il faudra, logiquement, l’introduction d’une nouvelle technologique forte pour relancer l’achat de téléviseur. La technologie dite 4K (deux fois la résolution full HD) va prendre longtemps à s’installer. Sans même parler du manque de contenus dédiés pour l’instant ou des difficultés à diffuser des émissions qui seraient filmées dans ce format ; GfK indique que pour l’instant, il se vend toujours plus de DVD que de Blu-ray. Le tout HD n’est donc pas encore un réflexe. Difficile alors d’imaginer que les utilisateurs décideront d’acheter des téléviseurs de grande diagonale (50 pouces et plus) pour pleinement bénéficier de la technologie 4K.

L’autre « révolution » qui a été mise en avant par tous les fabricants ces dernières années, c’est la télévision connectée. Elle aussi semble être à la peine. A l’heure actuelle, un tiers de téléviseurs écoulés sont connectables, et seulement 20 à 30% de ces écrans le sont réellement. La faute à la compétition des box de nos FAI, présentes depuis plus longtemps, et également à des interfaces non normées. D’autant que les fabricants de téléviseurs ont l’habitude de « penser globalement mais que les téléviseurs connectés demandent des accords locaux » pour le contenu, expliquait le directeur Image et Télécoms de GfK.

Le post PC frappe encore

Si les téléviseurs tirent les résultats vers le bas, le secteur IT (ordinateurs, tablettes, etc.) ne flamboie pas mais donne le change avec une stabilité relative, marqué par une baisse de 1% de son chiffre d’affaires. Ce marché, marqué par le Post PC, est écartelé entre les tendances baissières (-4% de ventes d’imprimantes, -9% du matériel de stockage, une chute qui trouve sa conséquence directe dans les inondations en Thaïlande qui ont bouleversé durablement et profondément les chaînes de production de disque dur) et haussières (+2% des ventes de matériel informatique, +8% des périphériques et accessoires).

Mais la tablette ne tue pas le PC

Sans surprise, les reines de la fête sont à chercher du côté des tablettes. Leurs ventes ont explosé de 140% en un an. Comme l’annonçait en début de semaine Deloitte dans son bilan et ses prédictions pour l’année 2013, les tablettes ne tuent pas le PC. « Pour 70% des Français, [la tablette] n’est pas en train de remplacer le PC », souligne GfK. Elles ont encore souvent un rôle de consultation uniquement mais pas de création. Le seul impact sur le PC que GfK veut bien leur reconnaître est d’éventuellement allonger le délai de renouvellement de l’équipement informatique.

En 2013, « 5,1 millions de tablettes devraient être vendues en France, l’érosion du prix moyen se poursuivant », indiquait Tristan Bruchet, spécialiste IT de GfK.

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Pierre Fontaine