La communication sera-t-elle l’enjeu commercial de demain pour les compagnies aériennes ? Après le lancement en mai dernier par Lufthansa d’un service Internet sur ses longs courriers, c’est au tour de l’avionneur Airbus de
s’intéresser à la téléphonie mobile en avion. A la clé : les premiers vols commerciaux permettant l’utilisation d’un portable à l’horizon 2006.Grâce à un premier vol effectué sur un Airbus A320, l’avionneur a validé une technique permettant d’utiliser des téléphones portables sans interférer avec le système de navigation de l’appareil. Lors de cet essai, plusieurs téléphones
GSM ont été utilisés simultanément pour envoyer et recevoir appels vocaux et SMS.Techniquement, rien n’empêche un passager de recevoir et de passer des appels sur son GSM. Lors de vols en basse altitude, l’émetteur est suffisamment près des antennes-relais pour bénéficier de la couverture du réseau (impossible en
revanche de téléphoner à haute altitude ou au milieu des océans). Mais jusqu’à présent, l’utilisation d’un portable est interdite en vol, à moins d’être équipé d’un très coûteux modèle ‘ compatible aéronautique ‘, et ce
pour des raisons de sécurité.’ Les signaux d’une amplitude de 2 volts par mètre émis par les GSM des passagers peuvent perturber le système de navigation, le GPS… Et des phénomènes de réflexion à l’intérieur de l’appareil peuvent
augmenter dix fois le signal. Par exemple, dans les années 70, sur les Boeing 707, les systèmes de navigation et de radio se coupaient si un passager utilisait un magnétophone à cassettes, à un endroit de l’appareil. Le système
de régulation électromagnétique du moteur du magnétophone était amplifié par la gaine de ventilation ‘, affirme Alain Fossard, ancien pilote chez Air France.
Boeing a choisi de développer les connexions Internet
Airbus a donc développé en partenariat avec un spécialiste des communications par satellite, Icarelink, un système neutralisant les signaux des GSM. Fort de cette expérimentation, l’avionneur espère pouvoir proposer ses services sur ses
vols commerciaux en 2006, et ce ‘ à des tarifs abordables ‘, précise-t-il sans plus d’indication. Chez Boeing, on explique que ce sont justement ces coûts de communication propres à la téléphonie qui
l’ont fait opter pour le déploiement de connexions Internet plutôt que de services GSM.Pourtant, des sociétés télécoms sont d’ores et déjà en piste pour proposer leurs services de téléphonie aux compagnies aériennes. L’opérateur nordique Telenor et Arinc (une société développant des solutions de communications pour
l’aviation civile et militaire) seraient prêts à en faire une démonstration lors du prochain congrès de la WAEA (World Airline Entertainement Association), qui se déroulera du 21 au 24 septembre à Seattle, aux Etats-Unis.Les voyageurs pourraient donc prochainement ne plus avoir à éteindre leur mobile en avion. A condition toutefois que les compagnies aériennes reçoivent l’aval des organisations aéronautiques pour commercialiser de tels services.
L’International Civil Aviation Organization y était jusquà présent farouchement opposée pour des raisons de sécurité.
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