Depuis le début de 2001, les offres d’interconnexion de sites distants en Ethernet montent en puissance. Apparues timidement à l’échelle de quelques villes françaises, ces solutions, baptisées VPN Ethernet, ont d’abord fonctionné en mode point à point puis multipoint. Elles s’attaquent à présent à l’interurbain, arc-boutées, généralement, sur les infrastructures SDH des opérateurs.Techniquement, ces offres n’ont que des avantages. Elles unifient un ensemble de réseaux locaux en un seul LAN, en simplifiant d’autant l’administration et l’exploitation. Les VPN Ethernet sont transparents vis-à-vis des réseaux virtuels (VLan) créés par l’entreprise, ou du Spanning Tree (mécanisme de sécurisation Ethernet). De plus, nul besoin de gérer des tables de routage ou de maîtriser une technologie télécoms telle que Frame Relay, ATM, ADSL ou PPP. “Un métier disparaît “, souligne Jean-François Golhen, directeur marketing de Completel, ardent évangélisateur des VPN Ethernet.
Justifiés pour les gros sites
Compte tenu des débits commercialisés (10 Mbit/s à 1 Gbit/s), on doit, cependant, tirer de la fibre optique jusqu’à l’abonné. Les coûts de terrassement et de la bande passante allouée au c?”ur du réseau de l’opérateur freinent les déploiements. En conséquence, “ce sont de gros sites de production, pouvant se secourir mutuellement par exemple, qui sont interconnectés “, indique Philippe Charaix, directeur général adjoint de Colt Telecom. Pierre Jandet, directeur des services de transport de données de France Télécom, évoque, lui, “les entreprises dont les besoins sont extrêmement évolutifs “. En effet, avec l’Ethernet sur fibre, il suffit presque de tourner un bouton pour augmenter les débits, au mégaoctet par seconde près.Une facilité dont usent nombre de clients de Completel (90 entreprises clientes avec une moyenne de 3 sites interconnectés par société). L’opérateur constate un succès grandissant du 100 Mbit/s (un tiers des raccordements), qui permet aux entreprises de réduire les coûts d’administration en réunissant leurs serveurs sur un seul site, de faire face aux lourds transferts de données ou d’améliorer les temps de réponse. Le choix d’Ethernet aboutit à sous-traiter la couche de transport tout en conservant la maîtrise du routage et du trafic applicatif. Une solution adaptée aux entreprises possédant des flux non IP : “Nous avons des clients qui utilisent encore de l’IPX, ou même du SNA, sur des anneaux Token Ring reliés à un réseau Ethernet “, affirme Michel Paulin, responsable des services IP de LDCOM.Sur le terrain, les offres VPN Ethernet de France Télécom et de Colt s’appuient sur une couche ATM (sur la fibre optique, pour le premier ; et via SDH, pour le second). Mais l’avenir est à l’Ethernet directement sur la fibre ou sur une longueur d’onde : une solution plus souple. C’est le cas chez Completel -, via des commutateurs de Riverstone Networks, qui segmentent les réseaux des utilisateurs et autorisent la téléphonie sur IP ou la protection des applications stratégiques grâce à des mécanismes de qualité de service. Les reconfigurations s’effectuent depuis le réseau de l’opérateur.
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