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Les technopoles contre vents et marées

Le congrès de France technopoles entreprises innovations (FTEI) s’est tenu à Bordeaux, les 27 et 28 mars. Au-delà de l’enthousiasme des porteurs de projets, certains intervenants ont souligné les inquiétudes qui agitent le monde de la
recherche.

Le troisième congrès des technopoles, des centres européens d’entreprises et d’innovation (CEEI) et des incubateurs s’est tenu les 27 et 28 mars, à Bordeaux. Les représentants de ce réseau de ‘ mini-Silicon
Valley ‘
(qui comprend notamment Sophia-Antipolis, Atlanpole ou Rennes-Atalante), porte-drapeaux des ‘ entreprises innovantes ‘ si chères au Gouvernement, n’auront pas eu les
honneurs d’une présence ministérielle.Retenue par d’autres obligations Claudie Haigneré, ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles Technologies, avait annulé sa venue et dépêché sur place sa conseillère pour l’Innovation, la valorisation et le transfert
technologique. Au moment où la polémique sur les baisses de crédit à la recherche bat son plein, cette absence n’est pas passée inaperçue.Dans le même temps, la ministre assurait dans les colonnes du quotidien Le Monde son désir de ‘ porter le message d’une communauté scientifique mobilisée ‘
Aura-t-elle convaincu les principaux concernés ? Rien n’est moins sûr.

Le budget R&D de la France hypothèque la croissance

Comme le rappelait, en séance, le président de France BioTech, Philippe Pouletty, ‘ La croissance économique des vingt ans à venir dépend à 50 % de la R&D (recherche et développement). Or, sur la dernière
décennie, la France se place au dernier rang européen pour la croissance des crédits de R&D
. ‘Parallèlement, Alain Rousset, président ?” PS ?” du Conseil régional d’Aquitaine, une région qui regroupe huit structures de technopoles, ne s’est pas privé de mettre l’accent sur ‘ le choix
inacceptable ‘
, selon lui, fait par le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin de baisser concrètement de 15 % à 30 % les crédits alloués au CNRS et à l’Inserm.Mais une journée de congrès ne se résume pas à quelques sorties médiatiques. C’est aussi l’occasion de partager savoirs et retours d’expériences. Les membres du FTEI ont donc fait le point ?” exemples d’entreprises à l’appui
(EADS, Aventis, Sanofi Synthélabo…) ?” sur le succès grandissant rencontré par l’essaimage. Cette pratique favorise le transfert de technologies à partir d’un groupe industriel, dans le but d’accompagner une création d’entreprise.De même et pour ‘ sortir du carcan de la fonctionnarisation de la recherche publique ‘, les technopoles explorent sans relâche de nouvelles pistes. Il en est ainsi d’Angers Technopole, dont
l’un des porte-parole décrit la mutation : ‘ Depuis dix ans, les laboratoires de recherche sont de véritables petites entreprises. Les collectivités locales sont des partenaires de leur développement. Résultat :
en cinq ans le nombre de chercheurs a augmenté de 40 %
. ‘Concernant les incubateurs (aujourd’hui au nombre de 31 sur le territoire), Philippe Pouletty a expliqué que chaque région se devait d’identifier sa spécialisation pour pouvoir gagner en efficacité. Lyse Santoro, qui
représentait le ministère de la Recherche, a confirmé quune évaluation avait été lancée sur les incubateurs publics. Les premiers résultats seront connus début avril.

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Philippe Crouzillacq