Tombé quelque peu en désuétude depuis 1999, le thème de la fracture numérique a officiellement fait son entrée dans la campagne électorale le lundi 9 juillet, à l’issue d’un Comité interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT). Le chef du gouvernement a annoncé une série de mesures sonnantes et trébuchantes étalées sur cinq ans, qui concernent l’accès aux services à haut débit. Les collectivités locales seront le premier vecteur de développement de ces réseaux qui doivent mettre l’internet rapide à la portée des entreprises et des particuliers, quel que soit leur lieu d’habitation. Elles bénéficieront d’un soutien de plus d’un milliard et demi d’euros (10 milliards de francs) sous forme de prêts à taux préférentiels sur 30 ans.
Régions délaissées
Pour une grande part, cette enveloppe sera remplie avec les fonds du livret d’épargne populaire gérés par la Caisse des dépôts et de consignation. En outre, la Caisse affectera sur ses fonds propres 230 millions d’euros sur cinq ans à la création d’un fonds de soutien aux projets territoriaux. L’objectif est de permettre aux régions délaissées par les opérateurs de télécommunications de construire leurs propres infrastructures. Plusieurs syndicats intercommunaux se sont déjà lancés dans l’aventure, comme dans la région parisienne ou toulousaine. En construisant leurs infrastructures, elles évitent de lourds investissements aux opérateurs dès lors plus enclins à s’implanter.Les aides annoncées par Lionel Jospin ne couvriront qu’une part de l’investissement nécessaire à l’internet pour tous. La facture totale, pour les années à venir, pourrait atteindre en effet quelque 4,57 milliards d’euros. Le gouvernement est évidemment sensible aux coûts d’investissements nécessaires à son projet de réduction de la fracture numérique.
EDF sollicité
Pragmatique, il va donc ouvrir une consultation pour la mise à contribution du Réseau de transport électrique (RTE) d’EDF, qui supporterait un maillage de fibre optique. Long de 70 000 kilomètres, le RTE a le mérite de pouvoir toucher les agglomérations de 5 000 habitants et d’être peu onéreux. Selon le Premier ministre, le territoire national ne saurait pas non plus se passer d’une réelle couverture mobile. 210 millions d’euros seront débloqués sur 3 ans pour équiper 1 400 communes délaissées. L’État et les collectivités locales prenant chacun à leur charge 76,22 millions d’euros, les opérateurs apportant le reste. Ce réseau, servant aux trois opérateurs, devra toucher les territoires aujourdhui écartés de la vague du mobile.
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