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Les supermarchés en ligne veulent se mettre au vert

La vente à distance de produits alimentaires sur Internet est au seuil de la rentabilité. Le prochain affrontement portera sur les frais de livraison.

Depuis un à deux ans, la majeure partie des commerçants électroniques exerçant dans les secteurs du tourisme et de la vente de produits culturels ou technologiques sont rentables. Mais pas leurs homologues travaillant pour les
supermarchés en ligne. Le bout du tunnel semble toutefois proche pour les quatre principaux sites actuels, tous issus de grands distributeurs. Une chose est sûre : réussir dans la vente de produits alimentaires sur le Web relève toujours de la
gageure.L’activité est, en effet, aux limites de l’exercice électronique : pour l’internaute, il est long et parfois difficile de remplir un panier de plus d’une dizaine d’articles sans liaison à
haut-débit ; pour le site, les frais de colisage, d’emballage et de livraison sont élevés ?” notamment sur des produits à marges étroites.

Une sortie du rouge avant la fin de l’année

Lancés dès 1999, Ooshop.fr (Carrefour), Houra.fr (Cora), Télémarket.fr (Monoprix) et Auchandirect.fr (Auchan) ont appris, à force d’obstination, à rentabiliser les coûts et à éduquer les clients. Et si leurs comptes sont toujours
dans le rouge, ces sites pourraient néanmoins commencer à changer de couleur d’ici à la fin de 2004.C’est d’ailleurs le cas de Télémarket, le seul à publier ses résultats quand la plupart de ses confrères préfèrent les garder secrets, vu leurs chiffres parfois catastrophiques. Ainsi, en 2000, l’enseigne Internet
de Monoprix a réalisé un chiffre d’affaires de 29,4 millions d’euros avec un résultat net en perte de 11,2 millions d’euros.Par comparaison, Houra affichait un chiffre d’affaires de 14,5 millions d’euros et 29 millions d’euros de pertes, et Ooshop un chiffre d’affaires de 14 millions d’euros et
3,5 millions d’euros de pertes. En 2003, Télémarket inverse la tendance : à 40,1 millions d’euros, son chiffre d’affaires régresse, certes, par rapport à 2002 (42,8 millions d’euros), mais les pertes
ont été drastiquement réduites, pour se chiffrer à moins de 2,6 millions d’euros.Une amélioration de bon augure, qui a été rendue possible par une rationalisation des zones de distribution, limitée à Paris et jusqu’à 30 kilomètres en banlieue, mais aussi des commandes : listes de courses
personnalisées ; limitation des produits lourds et des articles à faible coût (eau minérale, par exemple) ; montant minimal de commande fixé à 75 euros ; automatisation du colisage… Ce qui, bien sûr, a induit un effet
direct sur l’activité : moins d’ordres, mais une augmentation du panier moyen qui atteint aujourd’hui 150 euros, contre 20 à 60 euros dans les magasins classiques.

Les frais de livraison, dernier frein

Entrevoyant un relatif équilibre en fin 2004, Olivier Le Gargean, directeur général de Télémarket, estime dans La Tribune qu’aujourd’hui ‘ les frais de livraison constituent le principal
frein au développement des supermarchés en ligne ‘.
Après s’être tacitement accordés une trêve au cours des deux dernières années, c’est sur ce terrain que les cybersupermarchés ont décidé de se battre. Télémarket
annonce une baisse du tarif de ses livraisons à 9,9 euros, contre 11,95 euros auparavant, alors que Ooshop les facture déjà 10 euros. Du coup, Houra lance une promotion à 5 euros au lieu de 11,95 euros, et Auchandirect
propose 7,99 euros au lieu de 11,98 euros dans certaines conditions.

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Hubert d'Erceville