A l’ère du tout-numérique, comment attirer de nouveaux lecteurs payants sans craindre le piratage ? Pour Marvel, l’un des principaux éditeurs américains de bandes dessinées (Spiderman,
X-Men…), la réponse est simple. En mettant certains de ses albums gratuitement à disposition de tous en ligne, dans une nouvelle collection du nom de
Digital Comics.Lancé cette semaine, ce site propose la lecture de bandes dessinées au fur et à mesure de leurs sorties en kiosque. Pour éviter le téléchargement et une diffusion pirate, la lecture se fait à l’aide d’une animation Flash.
Celle-ci permet aussi de zoomer sur certaines cases, d’aller et de venir dans les différentes pages ou d’afficher les pages deux par deux.Pour l’instant, seul quatre albums sont présents, mais peu à peu le rythme s’étoffera pour atteindre au final un album mis en ligne par jour ouvrable. Pour accéder à ces comics, et les conserver sur
son ordinateur, il faut s’enregistrer et accepter de recevoir des offres promotionnelles de la part de la compagnie.
72 % du catalogue déjà disponible
Officiellement cette initiative a pour but d’offrir de nouveaux services aux lecteurs. Pour John Dokes, directeur marketing de Marvel : ‘ Nous pensons qu’une large proportion de nos lecteurs
adoreraient lire leurs comics en ligne et nous espérons avec Digital Comics, leur apporter une solution aussi agréable qu’il est humainement possible. ‘Officieusement, le marché de la bande dessinée souffre lui aussi du
piratage sur Internet. Pour Rich Johnson, un des meilleurs spécialistes du monde des comics, 72 % du catalogue de Marvel (soit 21 452 bandes
dessinées sur 29 633 imprimées au total depuis la création de la société dans les années 60) sont déjà disponibles gratuitement au format PDF ou JPG sur les réseaux de peer to peer.L’éditeur se devait donc de réagir. D’autant plus que son grand rival, DC (éditeur de Superman et Batman) avait lancé l’automne dernier une campagne de téléchargement
gratuit en PDF de certains numéros de sa ligne adulte, Vertigo.En France, le distributeur européen des deux groupes, Panini, n’a pour l’instant aucune intention d’adapter ce modèle au marché français. Et si Dargaud met déjà à disposition de ses ‘ lecteurs
privilégiés ‘ (un service gratuit avec inscription en ligne), les quinze premières pages et la couverture de ses albums en ligne, il refuse de mettre à disposition ?” gratuitement ou non ?” l’intégralité
d’une bande dessinée. ‘ Ce n’est pas notre but de faire du commerce en ligne, nous voulons au contraire inciter les lecteurs à acheter les albums papiers ‘, explique Jérôme Courivaux, responsable
multimédia de Dargaud.
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