Les entreprises disposent de plus en plus d’informations stockées sur support informatique ou accessibles sur le Web. Largement sous-exploités, ces gisements de données transforment le métier du statisticien, isolé hier dans les mathématiques et les calculs de probabilités.
“Spécialiste avec une bonne culture informatique générale”, au dire de Jean-Hugues Chauchat, responsable du DESS statistiques et systèmes d’information socio-économique à l’université de Lyon-II, le statisticien est un as de la donnée informatisée et de sa manipulation. Les dataminings (méthodes de traitement), les data warehouses (agrégats de bases de données), les EIS (systèmes d’interrogation) et les programmes de calcul n’ont pas de secret pour lui. Il recueille, évalue, traite et présente l’information à des fins décisionnelles sous forme de tableaux de bord aux dirigeants d’entreprise. “On les forme à travailler en équipe”, poursuit Jean-Hugues Chauchat. Une méthode pédagogique jugée insuffisante : “Traiter une enquête à vingt étudiants a été très formateur. Mais j’avais capitalisé davantage de techniques informatiques avec ma maîtrise méthodes de prévision et de modélisation à l’université de Paris-IX”, commente Xavier Hachet, analyste au Centre d’échange d’informations du Crédit Agricole, où il fait de l’extraction de données sous SAS.
Les formations à cet art de la moulinette tout info associées à l’informatique sont en nombre limité à un niveau bac +5 ou 6. On retiendra notamment le DEA de l’université de Paris-XI, où de jeunes jongleurs de l’information sont poussés au développement de techniques de l’aléatoire pour la modélisation, la simulation et le calcul scientifique. Cette université encadre des chercheurs à vocation industrielle et prévoit dans ses cours la formation aux logiciels SAS et/ou Matlab. Entre autres applications, citons les réseaux de neurones, l’intelligence artificielle, la fiabilité des structures et des logiciels, le contrôle qualité, la cartographie du génome. Un mastère à l’Ensae et un DESS à Lyon proposent des programmes à finalité économique, alors que l’université de Rennes-II propose un troisième cycle davantage tourné vers l’entreprise.
Bien que mal répertoriés dans les statistiques d’emploi, “les statisticiens seront de plus en plus sollicités pour traiter l’informatique des grandes entreprises”, assure Jean-Hugues Chauchat. Domaines d’élection du data warehouse, la banque, les assurances et les finances sont fortement talonnées dans leurs besoins en spécialistes par l’industrie, les bureaux d’études, les instituts de sondage, les filières commerciales et médicales… et, demain, l’Administration. Le salaire annuel dun débutant, hors négociation, se situe aux alentours de 180 000 francs.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
