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” Les start up demandent la lune “

Rarement époque n’a été aussi passionnante ni aussi foisonnante dans le monde des services informatiques et de l’internet ! Les ” nouvelles technologies ” ont dépassé…

Rarement époque n’a été aussi passionnante ni aussi foisonnante dans le monde des services informatiques et de l’internet ! Les ” nouvelles technologies ” ont dépassé les frontières de la technique. Les médias en tout genre saturent littéralement les prospects/clients d’une diffusion continue d’informations ” technologiques ” : presse économique, généraliste, ou reportages télévisuels économico-branchés sur l’histoire merveilleuse de quelques start up mythiques (pour l’instant), newsletters high-tech et autres sites e-business/webmaster/webmarketing tout aussi prolixes de conseils, comme “les dix règles incontournables pour réussir votre site d’e-commerce !”. Non pas que tout cela soit faux ou inintéressant, loin de là. C’est même bien souvent en deçà de ce que nous pouvons rencontrer.
Mais il faut bien constater que les cahiers des charges s’en ressentent fortement. Ils sont rédigés sous l’influence croissante d’un marketing boulimique d’innovation et de l’impérative nécessité de convaincre des financiers ou une direction générale. Les budgets obtenus, il n’y a plus qu’à réaliser. Certes ! Mais c’est alors une autre histoire qui commence… Car, finalement, la technique a ses impératifs. Quand il s’agit de concrétiser, de définir une architecture technique, de traduire les concepts en code, ou d’intégrer des ” technologies ” bien réelles, cette fois, dans un ensemble de contraintes d’environnement du poste cible, le réveil peut être pénible ! Et l’on aborde alors le sujet des solutions techniques.

“Pourquoi ne le faites-vous pas en Java ?” Voilà une question souvent posée. Comment expliquer à votre interlocuteur que Java aurait été complètement incapable de répondre aux spécifications, alors que la presse et les nombreux effets d’annonce l’ont convaincu depuis longtemps que Java était LA solution à tous les problèmes ? Commence alors un long travail d’explication, qu’il faut à tout prix éviter de faire tourner au débat d’experts, car la solution développée doit être opérationnelle.

“Les délais sont impératifs : deux mois. Mais je sais que c’est possible. Les outils d’aujourd’hui le permettent !” Il vous faut expliquer à votre interlocuteur qu’il n’y a toujours pas de solution presse-bouton, que les contraintes de développement et d’hébergement sont bien là, que ce qui est ” évident ” pour lui dans son esprit n’est pas forcément clairement précisé dans son cahier des charges et que ce ne pourra pas non plus être spontanément deviné par l’équipe de développement. Que, par ailleurs, des solutions simples – non abordées par méconnaissance ou par volonté d’innover – permettraient de mieux répondre à ses besoins… Bref, qu’il va, tout au long du projet, devoir traduire les ” grands objectifs ” de son cahier des charges en un design global du site, en principes de navigation, en spécifications plus détaillées, en compromis techniques, etc.
Oui, l’évolution des ” nouvelles technologies ” repousse tous les jours l’univers du possible. Que le sujet soit au centre de l’actualité, c’est un fait. Mais, de grâce, pas de pseudo-débats techniques. Chaque solution présente ses avantages, ses inconvénients… et ses contraintes. Leur maîtrise reste l’affaire de spécialistes, bien sûr sous tutelle ! Sachez adapter vos exigences fonctionnelles aux objections tenaces de la technique.

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Hervé SERRES, PDG de TimSoft