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Les start-up aussi délocalisent

Avec Internet, ce n’est plus seulement la fabrication de chemises ou de chaussures qui est susceptible d’être délocalisée, c’est aussi la production de matière grise.

” Ne cherchez plus, il y a des gens pour ça “, clame la publicité de Webhelp.fr. Les professionnels de ce moteur de recherche ” à assistance humaine “ (quelque 175 Web wizards) se chargent, en effet, de trouver les meilleures réponses aux questions des internautes depuis… la Roumanie, l’île Maurice ou le Québec (siège de la maison mère Webhelp Inc.).En toute transparence pour l’internaute français, loin de se douter que la personne qui lui répond est étrangère et vit dans un pays situé à plusieurs milliers de kilomètres, ce qui est, après tout, le propre d’Internet.” Plusieurs raisons nous ont conduits à délocaliser notre service d’assistance à la recherche : les coûts de gestion, bien évidemment, mais aussi la difficulté à recruter et à conserver du personnel en France pour ce type de travail peu valorisé “, explique Frédéric Jousset, directeur général de Webhelp.fr.Intelligent Sales Object a choisi quant à elle les pays d’Europe de l’Est. Une société de services informatiques bulgare a ainsi développé l’outil d’administration nécessaire au logiciel de CRM (gestion de la relation client) conçu par l’éditeur.L’entreprise justifie cette délocalisation d’une partie de sa R & D par la nécessité d’accélérer le démarrage d’un processus ISO, trouvant sur place des ingénieurs compétents et disponibles, tout en omettant de signaler qu’ils sont certainement moins chers qu’en Europe occidentale.Ce petit tour d’horizon se poursuit par les pays du Sud : nFactory a choisi le Maroc, où ” 35 personnes travaillent, essentiellement des techniciens et des analystes chargés de la sélection des informations pertinentes “, précise Guillaume Besse, président de cette entreprise de syndication de contenus récemment rachetée par iSyndicate Europe.Kelkoo, le site de comparaison de prix, a poussé la recherche de matière grise à moindre coût jusqu’en Inde ?” à Bangalore pour être précis. L’équipe technique européenne (90 développeurs, webmestres, ingénieurs R & D et qualité) est en effet épaulée, selon les besoins du moment, par 10 à 20 ingénieurs indiens chargés d’industrialiser le développement des agents logiciels qui connectent Kelkoo à ses nouveaux partenaires marchands.” La possibilité de travailler avec des développeurs indiens, dont les compétences techniques sont reconnues, a permis de démarrer très rapidement le développement du logiciel en langue anglaise “, explique Pierre Chappaz, président fondateur de Kelkoo.Pour les différentes start-up usant de la délocalisation, les économies réalisées sur les salaires sont très significatives : Frédéric Jousset l’évalue modestement à 30 %-40 % pour Webhelp ; Kelkoo dépenserait 2,5 fois moins pour ses salariés délocalisés. Mais qu’en est-il de la qualité de service ?Toutes les entreprises mentionnées mettent en avant le haut niveau de formation de leurs employés ainsi que leur bilinguisme. Webhelp.fr se targue aussi d’une certification ISO 9002 pour sa filiale roumaine. Enfin, le travail réalisé est systématiquement contrôlé par des cadres français, depuis le siège français ou sur place.

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Laurent Campagnolle