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Les stars du Web 2.0 ont joué à guichet fermé à San Francisco

Tous les grands noms de l’Internet se sont pressés au Web 2.0 Summit, en Californie, pour évoquer l’avenir des services en ligne. Des entrepreneurs français étaient invités.

Mark Zuckerberg, créateur du réseau social Facebook ; Mena Trott, PDG de l’éditeur de blogs Six Apart ou encore Jeff Bezos, à l’origine d’Amazon… Cette semaine, tous les grands noms du Web 2.0 et certains revenants du
Web 1.0 étaient réunis trois jours dans un hôtel de San Francisco pour discuter de l’avenir d’Internet et faire des affaires. Malgré un bon millier de participants, le Web 2.0 Summit se voulait un rassemblement intime.‘ Le bruit court qu’ils ont refusé 5 000 inscriptions. A plus de 3 000 dollars [environ 2 380 euros, NDLR] l’entrée, vous vous rendez compte ?,
raconte Pierre Chappaz, le fondateur de Kelkoo, aujourd’hui à la tête de Wikio et codirigeant de Netvibes. J’ai eu du mal à entrer alors que je participais à une des conférences. ‘ Les malheureux qui n’avaient pas
eu sa chance hantaient les couloirs de l’hôtel pour saisir l’occasion de faire des rencontres.‘ On ressent une effervescence extraordinaire ici. Je suis venu pour rencontrer des partenaires pour mes deux sociétés, poursuit Pierre Chappaz, pour qui l’intérêt majeur de l’événement est le
networking. Cela va de sociétés comme Meebo, qui fusionne les messageries instantanées, à AOL Music ou Google. D’ailleurs, nous avons annoncé ici que les widgets développés par Google seront compatibles avec
Netvibes. ‘
Brent Hoberman, le cofondateur de Lastminute.com, avait également fait le déplacement depuis Londres. ‘ Ce qui me frappe avec les technologies du Web 2.0, c’est que des sociétés peuvent lancer des services
innovants sans dépenser beaucoup d’argent,
explique-t-il. J’ai vu des choses intéressantes dans le domaine de l’agrégation, des API [Application Programming Interface, NDLR] et de la visualisation
3D. ‘

L’Europe vue de la Silicon Valley

Comment sont perçus les entrepreneurs européens dans la Silicon Valley ? ‘ Tous les leaders mondiaux sont américains. Le Web 2.0 permettra-t-il à un acteur européen d’émerger ? Je pense que Netvibes
est un candidat. Nous étions l’une des sociétés dont on a le plus parlé à la conférence,
avance Pierre Chappaz, sans fausse modestie. L’Europe a deux atouts : tout ce qui touche aux pages personnelles avec Ajax et les
applications sur mobile. ‘
‘ La Silicon Valley est nombriliste. Il y a une certaine curiosité pour l’Europe, mais ils pensent que tout se passe ici, analyse Frédéric Court, un capital-risqueur au sein d’Advent Ventures à Londres.
Il est vrai que tous les anciens de Google et de Yahoo! créent des boîtes, mais les gens ici sont souvent trop en avance sur les attentes du grand public. ‘ Il repart cependant avec de nombreux contacts, dont des
sociétés américaines qui cherchent de l’aide pour s’implanter en Europe…Parmi les entreprises présentes à la conférence et, notamment, celles qui faisaient leurs grands débuts publics à travers le Launch Pad, Frédéric Court retient surtout Adify, dans le domaine de la publicité, les belges de Venyo
 ?” qui aide les internautes à gérer leur réputation en ligne ?” et Ning, qui propose des outils pour créer des microréseaux sociaux. Pour lui, un des atouts du Web 2.0 est de bénéficier d’entrepreneurs expérimentés
qui n’en sont pas à leur coup d’essai.La France ne devrait pas être longtemps en reste. Pierre Chappaz attend beaucoup de la conférence
‘ Le Web 3 ‘, que Loïc Le Meur, directeur général Europe de Six Apart, prépare pour les 11 et 12 décembre à Paris. ‘ Cela prend bonne
tournure. Ce sera la plus grosse conférence en Europe. ‘

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Isabelle Boucq