Entreprises comme SSII vivent heureuses dans l’ouest de la France. Les premières y trouvent aisément chez les secondes les compétences nécessaires à la réalisation de leurs projets. Quant aux SSII ?” grandes ou petites, généralistes ou spécialisées ?”, elles affectionnent particulièrement une région qui leur offre des marchés dans tous les secteurs d’activité. De l’agroalimentaire à l’industrie, en passant par les administrations, les télécoms ou la banque, chacune y trouve son compte. A commencer par la géante française, Cap Gemini Ernst and Young, qui rafle les marchés sur tous les secteurs, et notamment les plus présents dans la région, à savoir les banques et les télécoms.
A Nantes, les grands prestataires occupent le terrain
Particulièrement actives à l’Ouest, les SSII du cru ont toutefois construit des réussites à l’échelle nationale. Témoin Euriware, filiale de la Cogema, qui, partie de son marché captif dans le désert nucléaire de Cherbourg, a peu à peu irradié dans les activités industrielles de la région et de l’ensemble du pays pour figurer aujourd’hui dans le peloton de tête national. La Rennaise Sodifrance ou la Nantaise Euvoxa réalisent, elles aussi, d’excellents scores dans la région et mènent une expansion nationale.“L’informatique de gestion représente 80 % de ce marché régional, c’est-à-dire quasiment la même proportion que dans l’ensemble du pays”, indique Sylvain Chauvois, analyste chez Pierre Audoin Conseil. Nantes reste le site privilégié des implantations régionales des SSII nationales, laissant d’ailleurs là peu de place aux petites locales. Outre les banques et administrations, depuis longtemps clientes des grands prestataires français, la dynamique nantaise dans le secteur tertiaire attire toujours davantage de grandes entreprises. Par exemple, récemment, le service informatique voyageurs de la SNCF : cinq cents informaticiens, dont cent cinquante prestataires, et une grande partie de Parisiens sont ainsi venus alimenter cet essor.
Des embauches continues malgré l’attentisme général
Autre pôle d’attraction économique de la région, Rennes constitue la deuxième implantation des prestataires informatiques nationaux ou régionaux. “Depuis cinq ans, nous assistons à une croissance exponentielle des SSII qui accompagnent les gros donneurs d’ordres”, explique Corinne Bourdet, chargée de la promotion de la technopole Rennes-Atalante. Alten, Altran, Ausy, Brime Technologies, Teamlog, Logica, Cril Technology et bien d’autres fournissent les armées d’ingénieurs pointus qui viennent renforcer les rangs des nombreux laboratoires de recherche locaux. “Les perspectives de croissance ont été réduites ces derniers temps, et les SSII souffrent de l’attentisme général. Mais on ne peut pas parler de marasme !” considère Corinne Bourdet. Et, comme ailleurs en France, les SSII rennaises continuent d’embaucher, en attendant la reprise…En mutation permanente, la région Ouest n’affiche cependant pas que des réussites. A Brest, les secteurs de la défense et des chantiers navals ont entraîné les prestataires dans leur chute brutale. “Quant aux mutuelles d’assurance, traditionnellement implantées à Niort et au Mans, elles sont servies par des prestataires attitrés. Ce secteur est quasiment inaccessible aux nouveaux entrants”, explique Sylvain Chauvois. Enfin, la Normandie, souffrant de sa scission en deux régions et d’un tissu économique disséminé, a reçu de plein fouet les récentes fermetures d’usines comme Moulinex ou Philips. “De nombreux sous-traitants sont touchés”, indique Gérard Baubau, en charge des nouvelles technologies à la Meito.De nombreux territoires et marchés restent cependant à conquérir pour les prestataires. Et notamment la ville du Havre, aux grandes ambitions : “Nous comptons faire du Havre une ville high-tech. Ce qui n’est le cas aujourd’hui”, annonce Jean-Pierre Hanauer, directeur du Havre Développement. Soutenue par les collectivités territoriales et l’Etat, la ville investit dès à présent pour développer ses points forts : la logistique et l’électronique embarquée. Un projet à suivre.
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