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Les SSII indiennes dégainent leur qualité logicielle

Ces deux dernières années, un nombre impressionnant de sociétés de services indiennes se sont faites évaluer à des niveaux CMM élevés.

Depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, les SSII indiennes sont identifiées par leurs homologues européennes comme des concurrentes dangereuses. Non contentes d’aligner des bataillons de développeurs à des tarifs attrayants, elles mettent en avant la qualité de leurs processus de développement logiciel. Ainsi, sur la centaine d’entreprises connues qui ont été évaluées à des niveaux CMM 4 ou 5 (voir encadré) dans le monde, une quarantaine sont indiennes. Parmi elles, un bon nombre se révèlent être des sociétés de services évaluées entre 1998 et 2000. A titre de comparaison, la seule SSII européenne évaluée CMM niveau 4 – Alitec, France – l’a été en juillet 2000. Et aucune organisation en Europe n’atteint le niveau 5.Question de culture, ce type d’évaluation ne fait pas partie des priorités des prestataires hexagonaux. Le CMM est en effet apparu vers la fin des années quatre-vingt, à l’époque où le gouvernement américain élaborait la version initiale d’un modèle de maturité fondé sur de bonnes pratiques réelles et destiné en premier lieu à l’aéronautique. Pour autant, l’absence d’une évaluation de type CMM ne permet pas de redouter une prestation de développement de mauvaise qualité. Mais sa présence lui donne un a priori favorable.

Des relais commerciaux en France

es SSII indiennes évaluées à de hauts niveaux doivent-elles inquiéter les sociétés françaises ? “Le principal obstacle à des pratiques de type offshore est surtout géographique, estime Antoine Nardèze, directeur d’ANC, société spécialisée dans l’évaluation de processus logiciels. Le CMM se justifie dans des prestations de type forfait et les entreprises n’aiment pas particulièrement le forfait à distance.”Malgré tout, les SSII indiennes ont déjà des relais commerciaux en France et mettent clairement en avant leur niveau d’évaluation : TCS (Tata Consultancy Services) est l’une des premières, suivie de HCL (aujourd’hui HCL Perot Systems) et Wipro. Si elle ne rentre que très rarement en ligne de compte dans des secteurs comme l’agroalimentaire ou le tertiaire, l’accréditation CMM est quasiment imposée par certains donneurs d’ordre dans les télécoms ou l’aérospatiale. Et, plus généralement, dans l’informatique embarquée.

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Philippe Billard