Ma formation de spécialiste télécoms m’est utile, mais ce n’est pas un carcan. De même, ne sont déterminantes ni la première année professionnelle ni la spécialisation de troisième année.” Diplômé de l’INT (Institut national des télécommunications) en 1997, Gaël Serrandour a d’abord travaillé au ministère de l’Intérieur avant de rejoindre Bouygues Telecom, où il négocie des contrats de recherche. Il y a bénéficié d’une formation d’un an sur la propriété industrielle. Un parcours atypique, mais qui résume bien la souplesse des jeunes diplômés ayant reçu une formation pointue en informatique.Alors que les ingénieurs généralistes s’investissent en première année pour mettre leurs compétences techniques à niveau, les spécialistes de l’informatique en profitent pour affiner leur projet professionnel. “Nous avons les billes en main. Comme nous sommes au point techniquement, nous pouvons choisir ce qui nous intéresse “, commente Astrid Guéguenne. Cette jeune diplômée de l’Esiea (Ecole supérieure d’informatique-électronique-automatique) a d’abord travaillé dans une SSII en tant qu’expert dans les systèmes, les bases de données et les réseaux. Au bout de sept mois, elle a quitté l’entreprise pour France Télécom Mobiles, estimant qu’elle “n’était pas écoutée sur ses choix professionnels “. Même constat pour Shirin Mahooti, autre diplômée de l’INT : “J’ai d’abord travaillé dix mois chez Alten. J’ai été orientée vers le développement alors que je pensais faire du réseau. Mais on me cantonnait à la maintenance. Je suis donc partie chez Nortel, où je fais aussi de la conception.”Christophe Vasserot, jeune diplômé de l’Ensimag (Ecole nationale supérieure d’informatique et de mathématiques appliquées de Grenoble), s’est aperçu, après six mois chez Sagem, que “les projets ne l’intéressaient pas “. Il a donc rejoint Thomson.
Une forte demande en formations pointues
Considérés comme opérationnels, ces jeunes diplômés en payent aussi le prix en termes de formation au cours de la première année. Le plus souvent, ils ne sont formés qu’à de petits modules techniques liés à une mission. “Les jeunes diplômés en informatique demandent très souvent des formations pointues. Lorsque celles-ci durent plusieurs semaines, nous leur demandons de signer un avenant dédit formation “, commente Lionel Poirier, responsable du recrutement de Decan, filiale de PSINet en France. Qu’ils travaillent en SSII ou chez les entreprises utilisatrices, ils veulent, plus que tout, renforcer leur expertise. “Je préfère rester à la technique plutôt que diriger du personnel “, commente Benjamin Routhe, de l’Esme Sudria. Pour autant, “lors de la première année professionnelle, certains exigent des formations plus transversales, comme la communication ou le management “, commente Patrick Elmaleh, directeur du recrutement de T-System/Soleri.“Moi, ce qui m’intéresse, c’est le relationnel “, confirme Hugo Nogueira, sorti de l’ECE (Institut des diplômés d’expertise comptable en entreprise) en 1998. A l’instar de Nicolas Séminel, diplômé de l’Ensimag en poste à la Caisse des dépôts et consignation, la première expérience peut être mise à profit pour se détourner de la technique :“Mes premiers mois m’ont ouvert les yeux sur le fait que la technique n’était pas ma voie.”
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