Terminé le temps où la couverture mobile ne devait servir qu’en extérieur et en déplacement. Désormais, les Français veulent pouvoir capter à l’intérieur d’un bâtiment et, surtout, depuis chez eux. Pour y parvenir, les opérateurs se sont engagés à déployer un ensemble de technologies dans le cadre de l’accord conclu avec l’Etat et le gouvernement sur la couverture numérique du territoire.
La VoWiFi activée par défaut
Le pilier du dispositif, c’est la généralisation de la voix et des SMS sur Wi-Fi. Orange, SFR et Bouygues Telecom devront mettre cette technologie en service par défaut pour tous leurs clients disposant d’un terminal compatible. La VoWiFI (voix sur Wi-Fi) permet de passer et de recevoir des appels sur son mobile, même sans réseau, partout où il y a du Wi-Fi. Le basculement se fait automatiquement du réseau mobile au réseau Wi-Fi, mais la conversation peut être interrompue une fraction de seconde si vous sortez à nouveau dehors au cours de votre appel. Jusqu’à maintenant, seul Orange la proposait par défaut. Chez SFR et Bouygues Telecom, il fallait l’activer. Par ailleurs, Orange et Bouygues Telecom imposaient à leurs abonnés d’acheter leur smartphone Android dans leurs boutiques pour en bénéficier. Les iPhone étaient exemptés de cette condition.
Des limitations
Le principal problème, c’est que la VoWi-Fi est réservée à une liste restreinte de smartphones récents, notamment des appareils Samsung ou Apple. Quant aux SMS via Wi-Fi, ils ne peuvent être envoyés ou reçus en absence d’une couverture mobile. Cela ne va donc rien changer pour ceux qui ne captent pas à leur domicile.
Xavier Niel avait déclaré lors de la convention 2017 réunissant les freenautes qu’il n’était pas certain de lancer un jour la VoWi-Fi. Il va pourtant être obligé d’y passer… mais pas avant 2019, le temps de mettre à jour son cœur de réseau. Par ailleurs, il aura le choix de proposer à la place une offre Femtocell. Il s’agit d’un boîtier qui sert de relais pour améliorer la réception du signal mobile à son domicile. Free Mobile propose déjà gratuitement sa Femto Freebox. Elle est aussi directement dans certaines Freebox : les V6 récentes et la Freebox Mini 4K.
Du sur-mesure payant
Si vous n’avez pas de téléphone compatible VoWi-Fi, pas de miracle : il vous faudra payer pour mieux capter le signal. Les quatre opérateurs sont également dans l’obligation de proposer de nouvelles offres commerciales destinées à renforcer la couverture indoor concernant la voix, les SMS mais aussi la data. « Pour un tarif abordable », précise tout de même l’Arcep.
D’autres techniques sont envisagées pour cela, notamment les « pico cellules, les répéteurs et les DAS ». Les pico cellules ou small cells sont de toutes petites antennes captant le réseau mobile extérieur et couvrant une zone beaucoup plus réduite que les infrastructures qui maillent notre territoire. On en trouve déjà dans le métro ou à l’intérieur de certaines entreprises. Elles pourraient également se généraliser dans le cadre du déploiement de la 5G afin de densifier la couverture des centres urbains. Elles ne nécessitent pas forcément d’autorisation d’installation auprès de l’Arcep, car leur puissance d’émission est faible.
Quant aux répéteurs Wi-Fi, ils existent déjà sur le marché et permettent d’amplifier le signal Wi-Fi obtenu grâce à une box. Enfin, les DAS (Distributed Antenna System) sont des réseaux d’antennes distribués dont l’infrastructure permet de mieux diffuser un signal de faible puissance au sein d’un même bâtiment.
Ce n’est pas tout. « Lorsqu’une telle offre est souscrite auprès d’un opérateur, les autres opérateurs auront en conséquence l’obligation de rendre leur service disponible, dans des conditions techniques et tarifaires inter-opérateurs raisonnables ». Les Français auront donc le choix entre plusieurs offres commerciales.
Si la couverture à l’intérieur des bâtiments devrait bien être améliorée, il s’agit essentiellement de la voix et des SMS. La 4G et l’internet mobile ne sont ici pas ciblés comme des priorités.
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