L’estimation du Yankee Group de mai dernier, ?” 4,3 milliards de dollars en 2004, contre 104 millions en 1999 ?” laisse rêveur. On pourrait s’interroger sur l’envol des commutateurs logiciels (ou softswitches). Mais, pour le Softswitch Consortium, qui rassemble 90 % des équipementiers télécoms, l’évolution est inévitable. La progression attendue est d’ailleurs confirmée par les estimations de Frost & Sullivan, qui évalue, pour 2002, ce marché à 795 millions de dollars, les investissements des fournisseurs de services devant s’accélérer.En ce qui concerne les services vendus aux usagers, on évoque le chiffre de 14,7 milliards de dollars en 2003, ce qui laisse une marge importante pour les opérateurs qui utiliseront ces plates-formes.Les softswitches, qui sont à la base du remplacement des commutateurs publics, suscitent aussi de nombreuses supputations, car les plus grands constructeurs comme Nortel Networks et Alcatel envisagent de remplacer totalement leurs offres de commutation de circuits (les grands commutateurs téléphoniques) par ces appareils.Ces systèmes essentiellement logiciels, très souples et puissants, gèrent voix et données sur IP dans des réseaux très contrôlés, où les temps de réponse seront inférieurs à 30 ms, ce qui n’est pas encore le cas d’Internet.Pour développer des applications qui permettront d’exploiter les plates-formes à la base des nouveaux services voix et données sur IP, chaque constructeur tente de tirer la couverture à lui, et les intégrateurs font de même. Lors du salon Supercomm, plus d’une soixantaine de fabricants se sont battus pour mettre en avant leurs solutions, qui diffèrent surtout entre elles par le type de protocole utilisé, le support de multiples applications et la capacité de traitement des appels téléphoniques.
Les fabricants sont sur les rangs
Dans ce domaine, on peut se retrouver face à des commutateurs ” mastodontiques ” dignes des plus gros mainframes, ou face à de simples PC équipés de cartes de communication pour les petites agences. L’objectif restant le même : interconnecter les systèmes existants via des passerelles voix, mais aussi des boîtiers d’accès Internet et terminaux-voix, le tout sous la surveillance de logiciels d’administration.Dans le haut de gamme, Nortel a présenté son modèle Communication 30000 à base de serveurs Sun. Cette plate-forme serveur se retrouve chez 80 % des acteurs, Unix ayant depuis longtemps persuadé les opérateurs pour l’administration de leurs réseaux. Cisco Systems, Clarent, IPVerse, Lucent Technologies, Sonus, Syndeo, Tachion, Tekelec, Unisphere Networks, ou encore, Vocal Data reposent leurs développements sur Solaris. Seuls Nuera, Telcordia et Vsys ont opté pour HP-UX.Depuis décembre 2000, Compaq dispose d’une division télécoms qui ne tardera pas à proposer des offres aux fournisseurs les plus en vue. Quatre fabricants se distinguent : Clarent, IPVerse, Sonus et Vocal Data. Leurs collections étendues de logiciels prouvent une certaine maturité, et Clarent se proclame déjà leader mondial en termes de communication IP. Pour Nortel, comme pour son partenaire Sun, la clé du succès se trouverait dans des interfaces logicielles qui stimuleront l’offre de services.
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