Quand le marché de l’emploi des informaticiens est en surchauffe, tous les diplômes scientifiques mènent à l’informatique de gestion. La conversion des débutants bac + 5, issus d’écoles d’ingénieurs ou de cursus universitaires, devient désormais une pratique courante pour les sociétés de services françaises. Cette tendance, qui a débuté en 1998 pour venir au secours des chantiers de passage à l’an 2000, se confirme. Elle concerne aujourd’hui les grands systèmes, les applications client-serveur et jusqu’aux développements de la ” websphère “.Chez les plus grands noms du service, les non-informaticiens représentent jusqu’à 50 % des recrutements de débutants. “Les biologistes, chimistes ou mathématiciens restent pour nous un vivier. Même s’ils deviennent plus difficiles à recruter, puisqu’ils trouvent plus facilement du travail dans leur secteur d’origine”, confie Chantal Barbier, de la DRH de Cap Gemini Ernst and Young. Les jeunes scientifiques n’ont donc que l’embarras du choix pour se former à leur nouveau métier. Avec, à la clé, un contrat à durée indéterminée.
Certains employeurs forment sur le tas
Cependant, la durée des stages proposés varie de deux semaines à cinq mois ! Il est donc plus prudent de vérifier dans quel type d’enseignement l’employeur est prêt à investir. ” Il faut se méfier des apprentissages rapidement opérationnels sur un seul logiciel “, conseille Jean-Pierre Guilbert, directeur d’Innovaco Formation, organisme spécialisé dans la reconversion des métiers de l’informatique. La formation initiale doit donner une vision générale de l’élaboration d’un programme et la notion des méthodologies de projet. Selon le cursus de base, un minimum de quatre cents heures est indispensable, l’idéal se situant à huit cents heures. Mais certains employeurs préfèrent le terrain. Ils s’appuient rapidement sur les facultés d’autoapprentissage de leur jeune recrue et sur l’aide des informaticiens plus chevronnés qui les encadreront. Ces options méritent donc d’être négociées lors du recrutement. De même que la clause dite de dédit formation, qui se généralise. Les employeurs imposent à leurs nouveaux salariés de s’engager pour environ deux ans. S’ils démissionnent, ils devront rembourser le coût de leur stage. “Avant 2000, je ne la pratiquais pas, avoue Michel Guillot, PDG d’Easier, société de services poitevine. Mais il est frustrant d’avoir investi dans la formation et de se faire débaucher les jeunes formés à peine sortis.” Il existe encore des société de services qui n’imposent pas cette condition. Par exemple Infotel, qui, pour convaincre ses recrues de se former aux grands systèmes et les fidéliser, met en avant les perspectives de carrière dans l’entreprise.
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