Une revue d’effectif systématique des principaux marchés de la place de Paris permet tout juste de dégager une vingtaine de valeurs TMT significativement en hausse depuis le 1er janvier. C’est peu. Le lessivage boursier continue donc a épargner quelques sociétés, laissant même place à certaines belles plus-values. Quels enseignements tirer de ces exceptions ? Pourquoi tirent-elles leur épingle du jeu ?La première constation est que, malgré la prégnance relative de la filière informatique, ce palmarès recouvre une assez grande variété de secteurs d’activité, du logiciel à la fourniture d’accès à Internet, en passant par le conseil. On note même la présence d’un producteur de contenu, l’éditeur de CD-Rom et de DVD, EMME Interactive. La société a publié, il est vrai, des résultats 2000 supérieurs aux prévisions, affichant en particulier une marge d’exploitation inattendue de 6,8 %.
Aucun opérateur de télécoms n’a été épargné
Quant à Moneyline, championne toutes catégories ?” à la date du 20 mars, elle appartient au domaine un peu à part des systèmes de paiement et de sécurisation ?” , elle a également enregistré une nette progression de sa rentabilité en 2000. Et la société fondée par Marc Bonnemoy voit s’ouvrir les perspectives prometteuses du marché des solutions de paiement sur Internet.Toujours sur le plan sectoriel, les absences aussi sont éloquentes. Celle des opérateurs de télécoms est totale. Autres oubliées de marque, les pures dotcoms, à l’exception, toutefois, de Artprice.com, valeur du Nouveau Marché qui gagnait 14 % au 20 mars. Un phénomène qui confirme l’obsession sectorielle des analystes et des investisseurs : dans les champs d’activité aujourd’hui condamnés par les marchés, aucune valeur ou presque, quelles que soient ses qualités propres, n’a échappé à la correction.
Les grands groupes sont tout aussi touchés
Deuxième constat : les très grands groupes sont à peu près absents de ce tableau des valeurs épargnées. Contrairement à l’idée préconçue, les blue chips de la Net-économie ou les poids lourds de la cote, en dépit de la solidité de leur bilan et de la pérennité supposée de leur activité, ont été bel et bien attaqués par la dépression financière.Sur les dix plus fortes hausses de l’année, seules trois actions figurent au marché SRD (LibertySurf, Transiciel et Atos Origin), et les capitalisations boursières des groupes concernés n’atteignent pas le milliard d’euros. Revanche des PME de la Bourse ? Pas vraiment, si l’on considère la chute globale de l’indice du Nouveau Marché depuis le 1er janvier (-35 %, contre -14 % pour le CAC 40, et -25 % pour le Nasdaq).Au total, il n’est pas aisé de trouver un fil directeur à cet ensemble d’exceptions. Si EMME et Moneyline sont saluées pour leur rentabilité, c’est la croissance qui tire le cours de Cyrano. L’éditeur de logiciels annonce la disponibilité prochaine d’une offre renouvelée de logiciels de gestion intégrée des architectures e-business, qui a visiblement convaincu les professionnels.En deuxième position de notre panier de valeurs, la SSII Imecom, spécialiste de la communication informatisée des entreprises, fait également l’objet de bonnes anticipations. Nouvelle gamme de serveurs fax, relais de croissance à l’international, Imecom plaît de nouveau, dans de petits volumes d’échanges toutefois.
La fin des excès passés ?
Mais le titre émerge surtout d’une longue période de déprime, entamée en mars 2000 : le cours est passé de 20 euros à moins de 2 euros en fin d’année, avant de se reprendre début 2001. “Cette raison technique est réelle, mais ce mouvement valide aussi notre stratégie, plaide Jean-Louis Truel, le directeur financier du groupe de Montigny-le-Bretonneux. D’ailleurs, le marché n’a fait que commencer à restaurer notre cours, qui ne capitalise encore que la moitié du chiffre d’affaires.”
A l’instar d’Imecom, le cours de Moneyline avait lui aussi subi une chute brutale avant sa récente embellie. Quant au rebond de LibertySurf, il sanctionne une situation spéciale, le FAI ( fournisseur d’accès à Internet ) français faisant l’objet d’une offre de reprise par son concurrent italien Tiscali. Même chose pour AB Soft, en passe d’être repris par BVRP. Solucom, enfin, bénéficie d’une seconde vie boursière depuis son tout récent transfert du Marché libre au Nouveau Marché.” On a là une sélection de cas
particuliers, à côté des valeurs
“plombées”
depuis le second semestre de l’année
dernière. Les gérants de fonds opérant sur le Nouveau Marché vont devoir faire leurs emplettes. La sélectivité va être plus que jamais de mise “, estime Delphine Henriet, spécialiste des small caps chez Aurel Leven.La Net-économie qui résiste, en Bourse, est bel et bien le fait d’un patchwork de situations particulières. Lexact inverse, en somme, des excès passés. Un bon signe ?
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