Au revoir EXILIM ! La marque de compacts de Casio appartient désormais à l’histoire : le quotidien d’actualités économiques japonais Nikkei annonce que Casio se retire définitivement du marché des appareils photo compacts numériques. Souffrant d’importantes pertes, la division du groupe électronique japonais a subi de plein fouet l’avènement des smartphones qui ont phagocyté le marché de l’entrée de gamme. Selon le communiqué relayé par Nikkei, Casio souhaite se recentrer sur « des produits et des caméras haut de gamme ». Ce qui risque d’être ardu puisque Casio n’a jamais développé de gammes d’appareils à optiques interchangeables, le seul genre de système photographique qui résiste économiquement. Le seul aussi capable d’apporter de la valeur, notamment grâce à l’écosystème des optiques.
Casio, génie électronique aux ambitions étouffées
Réduite à peau de chagrin à l’international, la division « photo » de Casio ne résistait plus guère qu’au Japon ou dans de petits marchés émergents et l’entreprise japonaise n’offrait plus grand-chose d’intéressant depuis quelques années.
Incompétent, Casio ? Pas du tout : sa division photo est à l’origine de premières mondiales et de prouesses techniques. Prenez le tournage de vidéo en Full HD : il aura fallu des années pour en profiter sur les compacts/bridges Canon et Nikon alors que Casio l’a introduit dès 2008 avec son bridge EXILILM EX-F1. Un appareil avec l’un des premier capteurs CMOS à haute vitesse de l’histoire puisqu’il permettait des ralentis à 300, 600 voire 1200 images par seconde. Une réussite rendue possible grâce au savoir-faire électronique de pointe de Casio, un savoir-faire qui s’étendait aussi à la consommation énergétique – son EX-H30 pouvait capturer 1000 images en une charge ! – et au traitement d’image – la marque a été la première à développer un mode de combinaison de rafale d’images pour obtenir des clichés en basses lumières. Côté optique, Casio savait également faire des choses intéressantes, comme par exemple des zooms constants (on pense au x10,7 du EX-100).
Le manque de volonté de la direction japonaise de se frotter aux « gros » et son inconstance dans les développements matériels comme dans les forces de vente ont eu raison de ce vivier à technologies qu’était la division photo de Casio. Et comme nous ne nous faisons aucune illusion quant à ces prétendues « caméras haut de gamme » – la dernière tentative était un compact à selfie, moche et hors de prix, à destination de la Chine – nous ne pouvons que verser quelques larmes… et prier pour que cela soit la seule victime de l’année.
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