” Les opérateurs directs, notamment en ligne, n’ont pas bouleversé le marché du crédit immobilier français “, constate Dafsa dans une étude de décembre 2001. Le groupe d’information économique et sectorielle observe que la plupart des portails créés en 1999-2000 ont échoué, compte tenu de ” modèles d’affaires peu réalistes, avec un faible taux de transformation qui interdit toute couverture des frais généraux et publicitaires “.Parmi les leaders ayant résisté à la tourmente, Meilleurtaux.com indique avoir triplé son chiffre d’affaires en 2001 (1,14 million d’euros, soit 7,5 millions de francs) grâce à la multiplication des partenariats (moyenne mensuelle de 3 670 dossiers déposés pour 240 acceptés), le courtage ayant représenté près d’1 million d’euros en 2001, dont une bonne part concrétisée par une agence physique.Encore une goutte d’eau au regard d’un marché français de 70 milliards d’euros en 2001, selon Dafsa. “Avec environ 1,25 million d’opérations immobilières [achats, rachats de créances et travaux, NDLR] réalisées en France en 2001, près d’1,7 million de prêts immobiliers sont accordés aux particuliers, explique Michel Mouillart, professeur d’économie à l’université de Nanterre et spécialiste du prêt immobilier. Pour être étudiés, il faudrait que les sites de prêts immobiliers distribuent au moins 100 000 dossiers par an.”Loin de ce chiffre, les pure players?” Selectaux.com, Meilleurtaux.com ou Discountis.com ?” présentent cependant l’intérêt d’avoir constamment adapté leur modèle au cours des douze derniers mois.
Face-à-face déterminant
Plusieurs facteurs ont expliqué ces revirements stratégiques. Dès juin 2000, dans son étude Online Finance Europe, JP Morgan estimait que si nombre d’internautes recherchent des informations en ligne sur le crédit immobilier, peu d’entre eux vont jusqu’à la transaction.Pour la banque d’affaires, le crédit immobilier représente une transaction d’une telle importance aux yeux des particuliers qu’ils ont besoin d’être rassurés par un contact humain. Dafsa rappelle que 80 % des prêts immobiliers restent distribués en face-à-face, par le biais de l’agence, et que pour 19 % de parts de marché la prescription est assurée par les promoteurs, les courtiers immobiliers, les grandes entreprises et les collecteurs du 1 % logement.Une réalité que les start-up du prêt immobilier ont intégrée, chacune à leur manière. Opérateur de Selectaux, Adomos s’est emparé d’un réseau traditionnel d’agences de courtage ; Omnigain ouvre ses agences pour compléter la présence en ligne de Meilleurtaux, et Discountis, avant tout prestataire de services techniques pour les acteurs du marché, a noué des partenariats avec des agences physiques. Le faible taux de transformation peut ainsi être amélioré : lorsque les sites échouent dans leur intermédiation avec les banques, des conseillers prennent le relais depuis leur agence.Pourtant, un autre acteur, Optiweb est resté fidèle à son modèle de départ. La jeune pousse compte sur son site, Creditmust.com, pour dénicher de bons dossiers, qu’elle s’applique à qualifier au mieux avant de les présenter à ses différents partenaires financiers.N’étant pas les seules convaincues par le potentiel du net, ces start-up subissent la présence de plus en plus agressive des producteurs traditionnels de crédits : banques, comme le Crédit mutuel et BNP-Paribas, établissements spécialisés comme Entenial ou groupes étrangers comme Abbey National. Mais aussi celle de courtiers traditionnels comme le groupe Capfi, qui, avec son site Votrepret.com, n’entend pas laisser ce canal de distribution à la concurrence.
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